Anticiper la propagation de Xylella

Nicolas Denance, en post-doctorat financé par la Région des Pays de la Loire (2015-2017), étudie le pouvoir pathogène de la bactérie sur les cultures d’intérêt économique pour la région. Crédit Photo Inra Nantes-Angers.
Si Xylella fastidiosa n’a pour l’heure pas été détectée sur des cultures d’intérêts agro-économiques en Corse, le risque est suffisant pour que l’on étudie le développement de cette bactérie et ses potentiels dégâts sur nos cultures, a souligné Marie-Agnès Jacques, directrice de recherche à l’Inra Nantes-Angers, lors du point presse de ce matin sur l’évaluation de la bactérie. Détectée fin juillet en Corse du Sud sur des arbustes d’ornement, la bactérie suscite de très nombreuses craintes et interrogations, en raison des ravages qu’elle a entraînés sur vigne aux USA, plantations de caféiers et agrumes en Amérique du Sud et Centrale, et oliviers en Italie. La chercheuse fait le point sur les connaissances actuelles de Xylella fastidiosa :
 

Cette bactérie phytopathogène est transmise par un insecte vecteur, de la famille des cicadelles, et elle colonise les vaisseaux de la sève brute des plantes, entraînant des symptômes semblables à ceux induits par la sécheresse. Si elle compte 309 espèces végétales hôtes, dont la vigne, les lauriers roses, les pêchers, les amandiers ou les abricotiers, toutes ne déclarent pas de symptômes malgré la contamination, ce qui rend le suivi difficile. Six sous-espèces ont été répertoriées, dont la sous-espèce multiplex en Corse détectée pour l’heure uniquement sur polygales à feuilles de myrte et faux genêts, différente de la sous-espèce pauca sévissant en Italie sur les oliviers.

Quels risques sur pommiers, poiriers, agrumes

 

À l’Inra d’Angers, parmi plus de 7 000 souches de bactéries conservées, 20 appartiennent à Xylella fastidiosa, cultivées depuis 2012.


L’Inra Angers-Nantes, en raison de son expertise et de ses infrastructures, ainsi que de sa collection de bactéries associées aux plantes dont une 20e de souches de Xylella, a été chargé de l’identification de la bactérie depuis 2013, au sein de l’équipe EmerSys de l’UMR IRHS, en collaboration avec l’Anses. Nicolas Denance, en post-doctorat financé par la Région des Pays de la Loire (2015-2017), étudie le pouvoir pathogène de la bactérie sur les cultures d’intérêt économique :

Nous étudions à Angers en serre confinée de niveau S3, étanche aux échanges d’air et de déchets solides et liquides, le développement de Xylella fastidiosa sur des cultures d’intérêt pour la région, notamment vigne, pommiers, poiriers, et prunus. Nous devons limiter le nombre d’espèces étudiées en raison de l’espace de culture S3 limité. Nous pensons cependant élargir nos études aux agrumes, et peut-être aux chênes. Le but est d’analyser l’interaction entre la bactérie et ces nouvelles plantes hôtes si elle venait à étendre son aire de répartition géographique sur notre territoire. Le temps assez long pour cultiver cette bactérie, puis pour isoler son génome, nous laisse espérer les premiers résultats d’ici six mois.

 

Anticipation

 
L’anticipation est bien le mot d’ordre. En plus des travaux menés en Pays de la Loire, l’Inra d’Avignon planche sur la modélisation du développement de Xylella et sa spacialisation. À Montpellier, les entomologistes de l’Inra travaillent sur les insectes vecteurs. Xylella figure également parmi les pathogènes listés par les financements de projets européens. Enfin, une lettre d’intention va être déposée auprès de l’ANR pour travailler sur Xylella, développe Marie-Agnès Jacques.
 

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