La première partie de la saison a été compliquée. En mai, l’AOP a déploré peu d’apports d’abricots en station en raison des conséquences du gel de février des variétés les plus précoces. Puis, de mauvaises conditions météo (pluie, grêle) ont marqué la campagne jusqu’à la mi-juin. La qualité des fruits a été impactée, entraînant beaucoup d’écarts de tri.
Au 1er août, selon la note d’Agreste, la production française d’abricots 2018 reculerait ainsi de 30 % par rapport à la récolte 2017, pour atteindre environ 112 000 tonnes. Elle serait inférieure de 24 % à la moyenne 2013-2017.
Des prix décevants
Dans un contexte d’offre déficitaire, les prix ont été globalement « décevants » pour l’AOP pêches et abricots de France. En raison des problèmes de qualité des fruits, les cotations à l’expédition ont d’abord chuté début juin. Puis, entre mi-juin et mi-juillet, Raphaël Martinez explique que « les prix se sont stabilisés. La confiance chez les distributeurs et les consommateurs est revenue ». À partir de la mi-juillet, le marché est ensuite devenu plus fluide grâce à une demande plus active à l’export.Pour l’AOP, si les marchés exports (en particulier l’Allemagne) se sont ouverts tardivement cette année, dans des volumes limités, c’est en raison notamment de la présence de l’Espagne sur ces marchés. Cette année, la production d’abricots de notre voisin a été tardive et supérieure à celle de la France (environ 146 000 t selon l’AOP).
Au final, même si les cours des variétés orangés-rouges, de la variété Bergeron sont supérieurs à ceux 2017, ils ne dépassent pas les prix de 2016. Concernant les prix au détail en GMS, ils sont comparables à 2016. Pour le directeur de l’AOP, des « prix plafonds » se sont installés.
Une qualité trop hétérogène
À ces éléments qui expliquent la situation délicate dans laquelle se trouve la filière, s’ajoute un problème structurel selon Raphaël Martinez : « La qualité des fruits est trop hétérogène pour sécuriser les distributeurs et les consommateurs. »En ce sens, le projet Micmac (mesure et détermination des critères de qualité et des préférences des consommateurs d’abricot), présenté également le 30 août, devrait à terme contribuer à améliorer la qualité des abricots. Le projet, financé par FranceAgriMer et porté par le CTIFL, a été lancé en 2018 pour 3 ans et se base sur des méthodes sensorielles.