Les demandes d’aides affluent à la MSA

En 2015, un tiers des agriculteurs a gagné moins de 350 € par mois, selon la MSA. Photo : PointImages/Fotolia
Accidents climatiques à répétition (inondations, épisodes de gel, sécheresse), crises en élevage et crises sanitaires ont eu pour conséquence de dégrader les revenus des agriculteurs et de fragiliser leurs exploitations. Les salariés agricoles se retrouvent également dans des situations financières et humaines difficiles. Selon la Mutualité sociale agricole (MSA), les revenus professionnels annuels moyens ont baissé de 31 % en deux ans, passant de 14 000 € en 2013 à 9 770€ en 2015. En 2015, un tiers des agriculteurs, soit 174 000 chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole, a gagné moins de 350€ par mois. Et la MSA craint que le seuil fatidique des 50 % d’agriculteurs ne soit franchi en 2016.
Dans ce contexte, les demandes d’aides affluent à la MSA, à commencer par les demandes de primes d’activité. "Le niveau élevé des demandes de primes d’activité est un marqueur significatif de l’ampleur d’une crise qui concerne aussi bien les non-salariés que les salariés agricoles", souligne l’organisme de protection sociale. Au 2 juin 2017, la MSA dénombre 254 000 dépôts de demandes de primes d’activité (salariés et non-salariés), contre 153 000 dépôts recensés en juin 2016. En avril 2017, la prime d’activité concerne 96 050 foyers (33 950 non-salariés agricoles et 62 100 salariés agricoles), soit 204 333 personnes couvertes. 26 170 foyers sont par ailleurs bénéficiaires du RSA (9520 non-salariés agricoles et 16 650 salariés agricoles), soit 54 110 personnes couvertes.
 
Autre marqueur de la situation de précarité financière des agriculteurs, le nombre de bénéficiaires de la CMU-C (137 814 personnes) a augmenté de 8,4% en 2016, et celui des bénéficiaires de l’Aide à la complémentaire santé (ACS) (62 823 personnes) de 13,5%.
"Dans l’urgence, la MSA s’est mis en ordre de marche pour éviter les situations d’isolement et soutenir les familles en difficulté, en utilisant différents leviers : le report ou la prise en charge des cotisations, l’accès complet aux droits sociaux, la préoccupation du bien-être au travail et la prévention du risque suicidaire, l’accompagnement individuel et collectif ", souligne l’organisme. En 2016, les mesures d’urgence appliquées par la MSA ont représenté une baisse de 560 millions d’euros en allègements de charges sociales.
 

Une aide au répit pour lutter contre les risques d’épuisement professionnel

Fin mai 2017, 600 personnes ont bénéficié du dispositif « Se faire remplacer pour souffler » mis en place par la MSA en février dernier dans le prolongement des mesures du pacte de consolidation de l’agriculture d’octobre 2016. Ce dispositif, qui s’appuie sur une enveloppe exceptionnelle de 4M€ 1 vise à proposer aux agriculteurs en situation d’épuisement professionnel ou burn-out un accompagnement social personnalisé pour leur permettre de bénéficier d’un temps de répit. 900 000 euros d’aides au remplacement ont déjà été versés.
 
Les caisses actuellement les plus concernées par le dispositif sont la MSA Midi-Pyrénées Nord, la MSA Alpes Vaucluse, la MSA Armorique, la MSA Ardèche Drôme-Loire, la MSA Bourgogne, la MSA Midi-Pyrénées sud et la MSA Alpes du Nord. Selon les estimations de l’organisme de protection sociale, au 19 juin 2017, plus de mille nouveaux bénéficiaires potentiels ont été détectés.
 
(1) Enveloppe débloquée par l’État pour les aides au remplacement, et financée via son fonds national d’Action sociale (FNAS) pour les actions d’accompagnement.



 

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