Les impacts environnementaux liés à l’utilisation de caisses plastiques réutilisables ou de plateaux en carton ondulé seraient très comparables ! Quant au système logistique passant par l’achat d’un plateau en carton ondulé, il serait moins onéreux que celui passant par la location d’une caisse plastique, à chaque rotation…

C’est en tout cas ce qui ressort de l’étude qu’a dévoilée Carton ondulé de France, ce matin à l’Assemblée nationale. « L’argument environnemental concernant l’un ou l’autre des procédés ne tient pas », a martelé  Jean-Marie Paultes, son président, qui souhaite revenir sur des idées « préconçues et globalement fausses ».

Selon ladite étude, pour trois impacts environnementaux sur quatre (contribution à l’effet de serre, consommation d’énergie renouvelable et acidification atmosphérique), le plateau en carton ondulé recyclable est meilleur ou équivalent à la caisse plastique réutilisable. « Mais si les impacts environnementaux ne peuvent à eux seuls constituer un enjeu de différenciation, les incidences économiques, elles, le peuvent », explique l’association. Ainsi, sur  3 filières (melon, champignon et endive),  les coûts différentiels entre carton monté et bac plastique sont favorables au carton (voir tableau 1).

Les caisses plastiques moins onéreuses pour les distributeurs ?

L’étude avance même que l’utilisation des bacs plastiques serait plus intéressante pour les distributeurs que l’utilisation de carton ondulé : « Dans le cas de l’utilisation de bas plastiques réutilisables, la plupart des coûts sont supportés par le producteur », explique Isaure d’Archimbaud, déléguée générale de carton ondulé de France (voir tableau 2). Mais ce résultat est en partie lié aux critères choisis dans  le cadre de l’étude, puisqu’il a été considéré un prix de reprise du carton usagé de 60 euros par tonne : une hypothèse pessimiste, puisque le prix de reprise actuel est aux alentours de 120 euros par tonne. « En réalité, l’extrême volatilité de la matière première, et, de ce fait, l’instabilité du coût de reprise,  dessert la filière carton, explique Jean-Marie Paultes. En l’espace de 18 mois, on peut passer de zéro à 120 euros la tonne ! Il faudrait être en mesure de proposer aux distributeurs davantage de lisibilité ».

Jean Propriol, député de Haute-Loire et membre du groupe d’études Biomatériaux de l’Assemblée nationale, qui parrainait la conférence de presse, a ainsi suggéré à Jean-Marie Paultes de travailler dans le sens d’une meilleure fédération entre les papetiers et les récupérateurs, pour optimiser cet aspect de la filière.

L’étude, financée pour moitié par l’Ademe, a été réalisée par PwC et menée en étroite collaboration avec Légumes de France. Elle a fait l'objet d'une revue critique associant Elipso et le club Demeter. Carton ondulé de France travaille déjà sur une deuxième étude qui porte cette fois-ci sur les impacts sociaux et sociétaux comparés des deux procédés.

Fleur Masson
 
Tableau 1 : Le carton monté moins cher  que le bac plastique

 
 
Tableau 2 : Le recours à la caisse en plastique réutilisable permet de réduire les coûts à la charge du distributeur (Coût de la caisse plastique - coût de la caisse carton)