Journée nationale pomme au CTIFL : température tiède pour la filière

Le CTIFL organisait une journée nationale pomme le jeudi 23 juin dernier, et c’est le centre de Balandran qui a accueilli toute une délégation de professionnels venus, à juste titre, prendre la température de la filière. Sous la coprésidence de Bruno Dupont (FNPF) et de Daniel Sauvaitre (ANNP), la journée s’est appliquée à resituer le marché de la pomme dans un contexte économique complexe et international, tout en valorisant les dernières avancées techniques remarquables en termes de création variétale, d’itinéraire technique, de protection du verger et de conservation de fruits. Les premières prévisions pour la saison à venir font état d’une campagne précoce caractérisée par des conditions climatiques plutôt bonnes (mis à part quelques dégâts au Danemark, en Suède, en Pologne et, bien sûr, la France et ses grêles), une production plus ou moins similaire à celle de 2009 et des reports de stocks limités. Desmond O’Rourque, président de Belrose, a confié son analyse du marché de la pomme. Selon lui, le dogme du « acheter local » ne sauvera pas les peu performants : « Dans chaque pays, chaque producteur devra lutter pour conserver une part de marché intérieur : les producteurs non compétitifs à l’export  ne réussiront pas sur le marché intérieur qui reste toujours vulnérable aux importations ! » Selon lui, la France peut mieux faire, même si elle a déjà compris qu’elle devait se positionner sur du produit haut-de-gamme : la densité de plantation est moyenne, le secteur présente une croissance négative, le développement de nouvelles variétés laisse à désirer… Il est vrai qu’il est très difficile, aujourd’hui, d’obtenir une variété dont les qualités seraient telles qu’on pourrait l’ériger en référence à l’image de Gala, la recherche y travaille activement et le panorama européen de l’offre variétale présenté par Sandrine Codarin (CTIFL) et Claude Tronel (CEHM) l’a bien évidemment prouvé. Daniel Sauvaitre, en clôture de journée,  s’est permis de regretter le peu de producteurs présents dans une salle certes comble, mais où l’on dénombrait davantage de techniciens, de pépiniéristes et autres décideurs de la filière.