Pomme : des opérations d’arrachage pour dénoncer la guerre des prix

 Si la grande distribution ne revoit pas ses prix d’achat à la hausse, les opérations d’arrachage devraient se multiplier dans les prochains mois si. Photo : bellakadife / Adobe Stock
« Une filière au bord du gouffre » : c’est par ces mots que l’Association nationale pommes poires (ANPP) et la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) annoncent conjointement les premières actions d’arrachages de vergers qui se dérouleront dans les grandes zones de production française de pommes ce samedi 14 janvier.
Les deux structures dénoncent des prix d’achat aux producteurs, pratiqués par les enseignes de la grande distribution, inférieurs aux quatre dernières campagnes, alors même que les coûts de production ne cessent d’augmenter (énergie, intrants…) :

"Il est incompréhensible, qu’au stade expédition en euros constants, la Gala calibre 115/150 origine Sud-Est en sachet de 2 kg soit commercialisée à 0,71 €/kg alors que son prix moyen de 2018 à 2022 était de 0,84 €/kg. Y a-t-il aujourd’hui un seul produit alimentaire sain, consommable immédiatement, qui soit vendu moins cher qu’il y a 4 ans ?"

Cette guerre des prix mais également des politiques publiques jugées « indignes » (surtranspositions, problématique d’accès à l’eau, augmentation exponentielle des coûts de l’énergie, laisser-faire sur la francisation, seuil de revente à perte inadapté à la filière) ne font qu’empirer une situation dont le verger français est victime.
La seule solution envisageable pour l’ANPP et la FNPF : une augmentation immédiate de 0,20 €/kg du prix d’achat producteur.
 

Début du « name & shame » de la GMS à compter de février

Selon les deux structures, les observations de prix remontées par les producteurs prouveraient les pratiques « inadmissibles » de certaines grandes enseignes :

"Soit des prix excessivement bas qui signifient un prix d’achat producteur qui ne couvre même pas ses coûts de production, soit des prix excessivement hauts, dissuadant l’acte d’achat et qui alimentent la marge des distributeurs sans pour autant mieux rémunérer les producteurs."

Pour mettre fin à ces pratiques, la dénonciation publique des grandes enseignes ne proposant pas des prix justes aux producteurs et aux consommateurs ou « name & shame » sera la règle dès février.
L’ANPP et la FNPF avertissent que : les premiers arrachages de vergers de pommiers qui auront lieu dès le 14 janvier ne marquent que le début de la fin du verger français de pommiers, si la production des arboriculteurs n’est pas rémunérée au juste prix.
 

Des opérations d’arrachage et de sensibilisation dans plusieurs régions

Voici le programme des actions prévues ce samedi 14 janvier :
  • Angers (Maine et Loire) : rendez-vous à 10h devant Carrefour Saint Serge - Contact : Hélène Paucet au 06 80 31 97 68 helene.paucet@reseaufnsea.fr;
  • Avignon (Vaucluse) : rendez-vous à 8h30 devant la chambre d’agriculture du Vaucluse - Contact : Claire Merland au 07 48 94 52 14 ;
  • Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne) : rendez-vous à 9h sur la parcelle de l’exploitation de Rémi Gibaud à La Peyronnie - Contacts : Agnès Donzeau au 06 11 41 47 29, Laurent Rougerie au 06 86 77 18 56, Françoise Besse au 06 82 34 26 60 ;
  • Orpierre (Hautes-Alpes) : rendez-vous à 10h sur une exploitation – Contact : Contacter Thomas Philip au 07 72 07 82 04 ;
  • Montauban (Tarn-et-Garonne) : rendez-vous à 8h devant la chambre de l’agriculture du Tarn-et-Garonne - Contact : Françoise Roch au 06 23 16 25 02



 

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