Les prévisions 2022 de récolte d’abricots et de melons dévoilées

Des prévisions de récolte d'abricots en hausse par rapport à 2021. Photo : Adobe Stock/Dusan Kostic
Le Salon Medfel 2022 s’est tenu en présentiel les 27 et 28 avril à Perpignan. Cette année, tout a été condensé en deux jours de rencontres et d’échanges avec les acteurs de la filière fruits et légumes.

Si une vingtaine de conférences, débats et tables rondes ont été tenus, les prévisions de récolte de melon et d'abricot étaient un des points culminants du Salon professionnel.
 

Melon : une filière en crise

Si les données fournies par l’Association interprofessionnelle melon (AIM) – lors du Medfel les 27 et 28 avril – sont susceptibles d’évoluer notamment en France car les plantations ne sont pas encore toutes terminées, la situation de la filière melon est inquiétante.

Pour 2022, l’AIM enregistre une baisse significative des plantations, que ce soit au Maroc, en Espagne ou en France. Au Maroc, une baisse de 75 hectares est enregistrée sur la zone de Marrakech pour un total de 1410 ha. L’Espagne entre dans l'histoire avec des prévisions de plantations réduites de 800 hectares sur un total de 4000 ha. « Les prévisions ne tiennent pas compte de l’impact de la météo sur les hectares réellement plantés et les pertes ne sont pas encore chiffrables », précise Marion Mispouillé, AIM.   
La crise de la filière melon ne touche pas que le Maroc et l’Espagne. La France est aussi impactée. Le prévisionnel de plantations 2022 indique une baisse significative de 10 % des surfaces nationales, soit 1250 ha sur les 10400 ha au total.

« Depuis dix ans, nous avons perdu plus de 4000 ha, soit près d’un tiers », poursuit-elle. Et d’ajouter : « Nous avons perdu un des leaders historiques, Rougegorge en 2019, et Soldive, un autre acteur important, réduit considérablement ses surfaces. »

Une année plus « normale » pour l’abricot

Éric Hostalnou, chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, en charge des prévisions de récoltes en pêche, nectarine et abricot, a rappelé les chiffres de la très petite campagne 2021 pour l’abricot, fortement pénalisée par le gel d’avril : 56 000 t en France, 187 500 t en Italie, 93 900 t en Espagne et 55 000 t en Grèce.
Pour 2022, les prévisions de récolte européenne sont en hausse par rapport à l’année précédente sauf en Espagne. 128 000 t en France, 263 000 t en Italie, 59 000 t en Espagne et 64500 t en Grèce.
En Grèce, les variétés à floraison précoce ont été touchées par le gel dans le nord du pays. Si les prévisions sont en hausse par rapport à 2021, le potentiel de production de 80 000 tonnes n’est pas encore atteint.
Les conditions météorologiques ont fortement pénalisé la production espagnole. Une tempête, début avril, et du gel ont dévasté certaines zones de production. « Notre volume de production, 59 000 t,  a été fortement touché à cause du froid. - 37 % par rapport à 2021, - 50 % de notre capacité totale. Les pluies persistantes en mars, avec près de 600 mm d’eau en un mois sur la région de Murcia, ont créé des problèmes de nouaisons et l’humidité a engendré des pertes de marchandises. La campagne commence avec une semaine de retard », précise Santiago Vasquez, coopératives espagnoles. En Catalogne et Aragon, les dégâts liés au gel sont aussi importants. La Catalogne prévoit une récolte de 3000 t pour un potentiel de normal de 11000 t.

L’Italie, qui rencontre aussi un retard de campagne, s’en sort mieux que l’an dernier et prévoit une récolte de 263 000 t, loin du potentiel déjà vu, qui peut atteindre les 300 000 t.

La France prévoit, de son côté, une année dite « normale », surtout après les quatre dernières années difficiles qu’ont vécu les arboriculteurs. Malgré la vague de gel en avril, qui a poussé les producteurs à se mobiliser durant plusieurs nuits, les dégâts seront limités. La récolte française devrait tourner autour des 130 000 t, 67 400 t en Rhône-Alpes, 20 000 t en Paca et 40 000 t dans le Languedoc-Roussillon.

Le président de l’AOP Pêches et Abricots de France, Bruno Darnaud, rappelle que les producteurs ont vécu quatre années difficiles entre le gel et la grêle. « La dynamique de plantation s’est aussi diminuée, 300 hectares sont arrachés par an, contre seulement 100 hectares replantés », assure-t-il.

Si l’année 2022 devrait être plus « normale » que ces dernières années, les prévisions à 130 000 t sont encore loin du potentiel de 180 000 t connu il y a quelques années.

Pour suivre les prévisions de récoltes des pêches et nectarines qui se tiendront, mardi 24 mai en digital, dans le cadre des mardis de Medfel, n’hésitez pas à cliquer sur ce lien pour vous inscrire.
 

Valorisation

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15