De 12 000 tonnes en 2001 (dont 95 % de vrac), la production de tomates de Solarenn est passée à 28 000 tonnes, dont 50 % de tomate grappe, 45 % de produits de segmentation et moins de 5% de ronde. Et son chiffre d’affaires, qui s’inscrit en progression de 5 à 10 % chaque année, a atteint 45 millions d’euros en 2017. « Le chiffre d’affaires a doublé en dix ans grâce au développement de notre gamme et à l’augmentation des surfaces. En tant que 5e acteur du marché de la tomate en France, au 3e rang des producteurs bretons, nous visons les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2020», a annoncé Christophe Rousse, président de Solarenn, qui ne cache pas l’ambition de faire de la coopérative « un acteur qui compte encore plus ».
Conditionnement : 2 millions d'euros investis en trois ans
Pour y parvenir, Solarenn entend agir sur la réduction des coûts de fonctionnement à la station de Saint-Armel. La coopérative, qui a fait le choix de l’automatisation du conditionnement, a investi un million d’euros en 2016 dans la modernisation de ses six lignes dédiées. Elle compte aujourd’hui sept lignes et près d’un million d’euros supplémentaires ont été injectés dans l’amélioration des ces outils en 2017 et 2018. « Cette année, nous avons investi dans une ligne de conditionnement de petits fruits, un système optimisé qui apporte fluidité, rapidité et une étape supplémentaire pour le tri. Cette machine apporte également plus de confort aux salariés», indique Pascal Théraud, responsable de la station de conditionnement.La coopérative veut aussi continuer à améliorer les performances des exploitations via l’accès au foncier et la maîtrise des coûts de l’énergie. « L’accès au foncier, primordial pour permettre l’agrandissement des serres existantes, est aujourd’hui le problème numéro un dans le bassin rennais compte tenu de la forte pression immobilière. Solarenn tente de trouver des solutions pour que les terres agricoles situées en bordure de serres puissent être réservées aux serristes », explique Christophe Rousse.
Sur le plan de maîtrise de l’énergie, Solarenn mise sur le développement de la cogénération et des énergies renouvelables. Plusieurs projets sont en cours. « Plus de 60 % des serres sont aujourd’hui équipées de chaudières à cogénération et la totalité des installations dispose d’outils de régulation informatique de l’énergie. Par ailleurs, deux unités de méthanisation et une unité de récupération de chaleur provenant d’un incinérateur fournissent la chaleur nécessaire aux serres de trois exploitations. »
Grâce à l’utilisation de ces technologies, la coopérative entend répondre à ses engagements d’agriculture raisonnée, et mener dans les meilleures conditions la protection biologique intégrée pour atteindre son objectif « zéro pesticide ». Solarenn vient de lancer « Les Responsables », une gamme de petites tomates – cerises rondes, cerises allongées, tomates cocktail et petites couleurs – cultivées sans produits chimiques de synthèse. « ˝Les Responsables ˝ s’engagent sur quatre points : zéro pesticide, zéro insecticide, un emballage recyclable et une cueillette à maturité. Lorsque c’est nécessaire, nous nous permettons le traitement avec des produits biocides, uniquement autorisés en agriculture biologique », souligne Christophe Rousse, ajoutant que Solarenn vise la commercialisation de 5 000 tonnes dès cette année.
En 2018, Solarenn entre donc dans une nouvelle ère et entend bien s’affirmer comme un acteur de poids dans un marché de la tomate très concurrentiel.