"Sans eau, pas d’agriculture diversifiée possible"

Ce jeudi 12 février, lors du 71e congrès de la FDSEA de Vaucluse, la profession a profité de la présence du préfet du département pour faire entendre sa voix. Au cœur des débats: la question des cours d'eau notamment. Photo: L.Rubio/Pixel Image

Parmi les sujets qui ont fait débat ce jeudi 12 février, lors du 71e congrès de la FDSEA de Vaucluse, celui des cours d’eau a été particulièrement animé. La profession a en effet profité de la présence de Yannick Blanc, le préfet du département pour faire passer une nouvelle fois ses requêtes : la clarification de la définition de cours d’eau et l’entretien de ceux-ci.

En Provence-Alpes-Côte-D’azur, sous un climat estival très chaud et sec, l’importance de l’eau n’est plus à démontrer dans le département du Vaucluse où l’agriculture tient une place essentielle: le secteur emploie près de 20% de la population active locale et les surfaces agricoles représentent environ 40% du département; la viticulture, l’arboriculture et le maraîchage étant les productions les plus implantées.

"Plus de cohérence et de clarté !"

Par nécessité, la gestion de l’eau a donc toujours été au cœur de l’agriculture locale. Si la profession ne s’y retrouve plus aujourd’hui, c’est parce que deux corpus réglementaires se superposent concernant les cours d’eau. Celui relatif à la Loi sur l’eau englobe tous les cours d’eau quelles que soient leur taille et typologie tandis que la PAC ne reconnaît que ceux figurant sur les cartes IGN par des traits bleus pleins ou en pointillés nommés.

Dans ce contexte, où classer les canaux spécifiquement mis en place pour l’irrigation depuis des années? Quelle pratique adopter en ce qui concerne les bandes enherbées? Et comment entretenir des cours d’eau classés zone sensible en termes de biodiversité?

"Nous appelons les responsables à faire évoluer la réglementation vers plus de cohérence et de clarté et que les mesures prises soient adaptées à l’agriculture! s’est insurgé André Bernard, président de la chambre d’agriculture de Vaucluse. Car aujourd’hui on se heurte à des murs administratifs qui ne comprennent pas la réalité locale de nos métiers. Nous demandons donc une redéfinition de la notion de cours d’eau."

60% des indemnisations dues à la sécheresse

André Bernard a ensuite rappelé le manque de cohérence concernant les restrictions en eau:

"Il ne faut pas oublier que sans eau, il n'y a pas d'agriculture diversifiée possible. Pourtant, depuis 15 ans, on dépasse les 1,5 milliard d’euros pour indemniser les agriculteurs victimes de catastrophes climatiques. Or, près de 60% de ces catastrophes appartiennent à la catégorie «sécheresse»."

Avoir davantage accès à l’eau éviterait peut-être ce genre d’incohérence et permettrait aux agriculteurs de vivre de leur activité plutôt que des indemnisations. De plus, le président considère que la stigmatisation des agriculteurs en ce qui concerne le prélèvement de l’eau n’est pas justifiée par rapport aux pratiques des pays voisins:

"Nous sommes à 3% de notre capacité de stockage en eau en France et dans le Vaucluse nous prélevons moins de 5% de nos possibilités en eau dans le Rhône. Plus au sud, les Italiens prélèvent près de 60% du Pô et les Égyptiens environ 90% du Nil. Pas étonnant que nos agriculteurs soient obligés d’aller acheter de la luzerne en Espagne, qui est pourtant un pays bien plus sec que la France."

La question de l’entretien des cours d’eau

Enfin, la question des cours d’eau est plus que jamais au cœur de l’actualité après les multiples dégâts dus aux inondations dans le sud de la France. La profession demande donc des réponses rapides pour que l’entretien des cours d’eau puisse être effectué, des études sur la biodiversité bloquant certaines démarches actuellement.

"Combien d’inondations et de dégâts va-t-il falloir attendre pour que les travaux soient faits?"

Originaire de Vendée, cette problématique tient particulièrement à cœur Joël Limouzin, le vice-président de la FNSEA qui était présent ce jeudi au congrès, les dégâts de la tempête Xynthia ayant été démultipliés à cause du manque d’entretien de la digue dans ce département.

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