Miser sur l'innovation variétale
L'érosion des surfaces de vergers de poires en France, n'est pas un fait nouveau. La France, en dix ans, a perdu environ 50% des ses volumes. "Les vergers sont vieillissant, ils ne sont pas remplacés car le retour sur investissement est bien plus long que sur un verger de pommiers. Par ailleurs, nous souffrons d'une forte concurrence des pays du Sud qui ont des coûts de main-d'oeuvre bien inférieurs aux notres", explique Jean-Marie Fabre, producteur à Sénas (13) et président de l'OP Vergers de Beauregard.
Quant à la consommation, elle a tendance à fléchir. Rénover et dynamiser le produit, c'est le message des producteurs et des opérateurs. Comment? En proposant des nouvelles variétés aux qualités gustatives irréprochables avec une forte identité régionale, pour défendre le produit "origine France" qui a toute sa place sur le marché.
Une origine qui devrait, en cette période de tensions géopolitiques extrêmes, interpeller encore plus le consommateur. Même si la poire française sera sans doute moins impactée que la pomme par l'embargo russe qui frappe l'ensemble des productions agricoles de l'UE.
"La France est importateur de poires, elle sera moins impactée par l'embargo que d'autres monstres de la poire européens que sont le Benelux et les pays méditérannéens (Italie, Espagne, Portugal), même si la moindre perturbation tend a bousculer les équilibres subtiles de marchés tant ils sont interconnectés", rappelle Daniel Sauvaitre, président de l'ANPP.