Le label Vergers écoresponsables : un modèle à suivre

Assemblée générale 2017 de l'Association Nationale Pommes Poires. Les chiffres et un label qui a le vent en poupe. Crédit photo:dr
Mercredi 6 décembre, les représentants et les membres de l'ANPP (Association Nationale Pommes Poires) se sont réunis pour l'assemblée générale annuelle. Daniel Sauvaitre, président de l’association, a introduit l’assemblée, suivi de Vincent Guérin, responsable des affaires économiques, qui a fait le point sur les tendances de marché, l'état des stocks et sur le début de campagne de commercialisation. Pierre Varlet, responsable technique de la démarche Vergers écoresponsables, et Sandrine Gaborieau, responsable communication, ont conclu la réunion pour parler du label Vergers écoresponsables.

Un marché qui résiste

Les chiffres avec Vincent Guérin. Comme l'année dernière, les effets du gel en avril ont affecté la récolte. Malgré la baisse de la production (- 3 à - 4% pour la pomme) et le retard sur les exportations, « les ventes en France restent satisfaisantes ». Vincent Guérin souligne le fait que « la qualité gustative est intéressante cette année »
Dans un contexte européen fortement déficitaire, -21% à la récolte, la France tire son épingle du jeu. Pour Vincent Guérin « en début de campagne de commercialisation, le marché s'est très bien comporté. Seul l'export est en retard mais le réveil est à venir ». Avec un marché maritime en baisse et un déficit d'exportation au Moyen-Orient et au Royaume-Uni, les exportations ont augmenté en Allemagne et au Benelux. Vincent Guérin conclut, « les prix à la hausse n'ont pas eu d'effet sur le volume de vente chez les ménages ».
Enfin le total des ventes pour l'industrie en jus et compotes voit augmenter son volume de 18000 tonnes avec des prix à la hausse (186 euros/tonne pour les compotes) et qui ont doublé pour les jus, rétablissant le différentiel entre les deux. 

Le label Vergers écoresponsables, une stratégie gagnant-gagnant 

Pierre Varlet a pris le relais pour parler du label Vergers écoresponsables. Un label qui représente plus de 60% de la production française de pommes. « Le profil type d'un Verger écoresponsable : un verger à taille humaine de 17 ha, qui produit 752 tonnes par an et qui emploie 16 temps pleins ». Pierre Varlet rappelle l'ensemble des conditions exigeantes, plus de 79 points de contrôle, qui permettent aux pomiculteurs, accompagnés d'un conseiller technique, d'obtenir leur « diplôme ». Autre point important souligné, « la stratégie c'est la coopération avec les différents instituts, le GIS fruit, l’Inra, l'Itsap (Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation), le Ctifl, le Muséum d'histoire naturelle et l'Assemblée nationale, pour porter haut les valeurs du label ».
Pierre Varlet conclut que « le temps n'est plus à la confrontation mais au dialogue avec les ONG environnementales ». Un sacré pas en avant au vu du climat de confrontation qui s'est intensifié ces dernières années. 

Le bilan des pratiques sur l'ensemble des vergers

L’ensemble des pratiques adoptées par les producteurs du label répondent concrètement aux problématiques environnementales d'aujourd'hui. Le maître mot c'est la biodiversité au service de la production. Les moyens alternatifs aux produits phytosanitaires, la formation, l'entretien du matériel, la justification des interventions et la coopération permettent de répondre aux besoins d'aujourd'hui. Les chiffres parlent d'eux-mêmes (enquête ANPP 2017 portant sur 12000 ha de verger, soit 50% du verger ANPP environ) : 
  •  Les 4200 nichoirs à mésanges installés avec un taux d'occupation de 80% qui permettent de collecter 20000 larves par verger, sans oublier les gites à chauve-souris et les repose-rapaces.
  •  Les 500 km de haies qui évitent les contaminations extérieures et qui sont un repère de la biodiversité.
  •  Les 470 hôtels à insectes, véritables alliés des producteurs, qui permettent d'établir un équilibre naturel. 
  •  Les 100% d'outils d'aide à la décision qui permettent une gestion de l'eau au goutte-à-goute ou en micro-aspersion.
  •  Les 86% de vergers qui utilisent la méthode de confusion sexuelle et les filets insect-proof qui permettent de lutter contre le carpocapse.
  •  Les 86% de vergers pollinisés grâce à la coopération avec les apiculteurs.
  •  Les 95 % de vergers qui font appel à la prophylaxie et à la plantation de variétés tolérantes pour lutter contre la tavelure.
Que ce soit en termes de productivité, d'image auprès des consommateurs ou en termes de vente, le label apporte une véritable plus-value. Un exemple à suivre pour toute la filière.

La communication au cœur de la stratégie

Enfin Sandrine Gaborieau, responsable communication, met en avant la nécessité de communiquer sur ces pratiques. « Les consommateurs sont confrontés à un déluge d'informations, parfois anxiogènes, sur l'utilisation des pesticides par exemple. Ils sont de plus en plus sensibles à l'origine, aux pratiques et sont prêts à payer plus cher pour des fruits qui respectent l’environnement. » Les opérations de communication se sont donc multipliées : l'opération vergers ouverts, des campagnes médiatiques, sur les réseaux sociaux et la mise en place de partenariats avec la grande distribution. Les projets à venir, un stand au Salon de l'agriculture 2018, des actions sur les lieux de ventes, animations pédagogiques et fiches explicatives

La réunion s'est terminée sur le témoignage de pomiculteurs engagés dans la défense de cette démarche. Ils prennent du temps pour mettre en valeur ces pratiques écoresponsables dans les médias et pour rassurer les consommateurs en adoptant une communication pédagogique. 


 

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