"La mouche de l'olive nous tuera bien avant Xylella"

Une réunion d'information sur Xylella s'est tenu ce lundi 18 mai à la chambre régionale d'agriculture de Paca. Photo: L.Rubio/Pixel Image

"On n'est jamais mieux servi que par soi-même."

Tel est l’esprit de la lutte contre Xylella Fastidiosa en France. Plutôt que d’attendre que l’Europe prenne les mesures nécessaires ou d’avoir l’assurance que l’Italie met tout en œuvre pour éradiquer la bactérie, les filières agricoles françaises concernées doivent s’organiser en amont.

Aux premières loges des risques de contamination en provenance des Pouilles: les régions du Sud-Est. Dans ce contexte, un point d’information à l’attention des techniciens s’est tenu à la chambre régionale d’agriculture d’Aix-en-Provence ce lundi 18 mai, en partenariat avec  l’Afidol, le Sral et  la Fredon.

Pas d'auxiliaire miracle
Avant toute chose, les intervenants ont tenu à rappeler :

"À ce jour, il n’y pas de foyer repéré en France. Il ne s’agit donc pas d’entrer dans un état de psychose et de prendre des mesures totalement disproportionnées."

Comme l’a d'ailleurs rappelé le président de l’Afidol, Olivier Nasles:

"Nous risquons de mourir de la mouche de l’olive bien avant que Xylella ne passe la frontière."

Pas de demi-mesure en vue pour cette maladie insidieuse de catégorie 1. En cas de foyer: arrachage, destruction et traitement obligatoire. Car, contrairement à la flavescence dorée, les vecteurs de Xylella sont multiples, il n’y a donc pas d’auxiliaire miracle qui pourrait satisfaire l’agriculture biologique.

Renforcer l'observation des cultures

Quel profil d’arbre?

 "La vigueur augmente toujours la rapidité de développement de la maladie, a souligné Christophe Roubal du Sral Paca. Les symptômes apparaissent plus vite sur les jeunes arbres."

Quelle condition climatique favorable à Xylella? 

" La pluie favorise le développement de Xylella fastidiosa, explique le spécialiste. La difficulté est la grande tolérance aux conditions de température. Par exemple, malgré le froid, le Canada n’arrive pas à se débarrasser de Xylella."

Au vu des nombreux vecteurs de Xylella, l'objectif premier est de renforcer l'observation des cultures pour détécter le plus rapidement possible les symtômes. Tous les réseaux d’États vont ainsi être mobilisés : Ecophyto, Sral, Afidol, FranceAgriMer, etc.

Difficile de ne pas confondre les symptômes

Toutefois, le but de la réunion d’information de lundi était aussi de voir si une mobilisation des techniciens était également possible. Pour la filière oléicole, la difficulté est qu'il y a peu de techniciens spécialisés.
Sur le principe, tous sont d’accord. En pratique, la profession reste tout de même dubitative sur le peu de moyens financiers investis dans la lutte. À noter toutefois que toutes les analyses de pétioles de feuilles sont prises en charge par l’État jusqu’à présent. Enfin, la mise en place de formation est essentielle afin de reconnaître les symptômes de Xylella, très facilement confondue avec d’autres maladies.

À consulter:

La note nationale BSV, avec les photos des dégâts et brûlures sur feuille (olivier, prunier, amandier, citronnier etc.)
Autre note nationale BSV.

Enfin, un article paraitra dans le prochain numéro de L'Arboriculture Fruitière dans la rubrique Technique afin de faire un point sur la bactérie: la situation en France et à l'étranger, la situation réglementaire, les méthodes de prévention et de lutte etc.

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