La confiance dans les F&L est bonne... mais elle s'érode

Alors que plusieurs crises alimentaires viennent périodiquement écorner la confiance portée aux produits alimentaires, au point que nombreux sont les citoyens persuadés que les aliments qu’ils mangent nuisent à leur santé, il est essentiel de mesurer la confiance des consommateurs dans les fruits et légumes frais. « Elle est plutôt bonne ! », annonce Valérie Sené, directrice marketing et communication chez Interfel, qui revient sur les derniers éléments du baromètre de confiance BVA commandité chaque année depuis 2014 par Interfel. 1 047 interviews ont ainsi été réalisées du 5 au 10 octobre 2016. Et il apparaît que les produits frais bénéficient d’un niveau de confiance plus élevé (95 %) que les conserves (81  %) et les surgelés (82%). L’absence de transformation des produits, mais aussi leur fraîcheur, sont d’importants leviers de confiance à l’égard des produits alimentaires.

Quant aux fruits et légumes, ils bénéficient des niveaux de confiance parmi les plus élevés (89 % déclarent avoir confiance ou tout à fait confiance dans les fruits et 91 % dans les légumes), proches du pain (93 %) ou des produits laitiers (89 %), et au-dessus de la viande (80 %), du poisson  (80 %) et de la volaille (78 %).

Des marqueurs d’inquiétude latents

« Pourtant, ce sentiment de confiance tend à s’éroder légèrement, note Valérie Sené, avec plus de personnes qui  déclarent avoir moins confiance (22 %, + 2 points) et moins de personnes qui  déclarent avoir plus confiance (11 %, -3 points), par rapport à 2015. » C’est un fait : les  gens ont moins confiance qu’avant, et des marqueurs d’inquiétude latents font leur apparition. Ainsi, le facteur « pesticides » est le principal marqueur  d’inquiétudes des consommateurs. À la question : « Quelles sont les raisons qui font que vous n’avez pas confiance dans les fruits et légumes frais que vous consommez ? », 33 % des sondés évoquent les traitements chimiques (ils étaient 27 % en 2015 et 22 % en 2014).  Ils sont 85 % à se déclarer inquiets par rapport aux pesticides, 76 % par rapport aux OGM, et 65%, par rapport aux fruits et légumes d’origine étrangère.

En matière d’information, les acteurs les plus dignes de confiance selon les sondés sont d’abord ceux de proximité tels que la famille et les amis (81 %), les associations de consommateurs (78 %),  les professionnels de santé (75 %) contre 72 % en 2014) et les primeurs (71%). Les agriculteurs sont en baisse (68 % contre 74 % en 2014). A l’inverse, près de deux tiers des Français interrogés ne font pas confiance aux pouvoirs publics (61 %) ni à la grande distribution (61 %) pour les informer. Quant à l’interprofession, elle est digne de confiance pour la moitié des sondés. « Les agriculteurs ont perdu 6 points de confiance en deux ans ! Ils ne communiquent pas assez ! », analyse Valérie Sené.

Communication informative

« Nous avons commencé à identifier les angles sur lesquels nous allons communiquer. Nous travaillons dès à présent sur une stratégie de communication informative et interactive », explique Valérie Sené. Selon la directrice marketing et communication, l’idée serait de pousser du contenu vidéo via différents relais. « Le plus important, c’est la caution de l’émetteur », martèle Valérie Sené, qui rappelle que les français privilégient leur famille et leurs proches pour restaurer leur confiance dans les fruits et légumes. D’ailleurs, comment résister plus de dix minutes à un repas de famille au cours duquel tout le monde s’acharne sur les fruits et légumes ? « C’est le deuxième volet de notre action : après la mise à disposition de contenu informatif, l’important est de proposer aux acteurs des formations de média training. »

Pour ce qui concerne les pesticides, rappelons que les producteurs ont initié dans les années 1990 -2000 un virage technologique majeur vers une réduction massive des pesticides, dont l’usage avait explosé dans les années 50, en même temps que la mécanisation de la profession. Pourtant, depuis 20 ans, la profession n’a pas suffisamment communiqué sur cette nouvelle réalité. « Nous sommes les filières championnes de la biodiversité et du bio contrôle, mais les consommateurs l’ignorent. Il nous faut impérativement rattraper ce déficit de communication, expliquer les avancées technologiques au profit de l’environnement et l’existence d’une règlementation stricte en France. Et puis, évidemment, en parallèle, exposer notre vision de l’avenir. »

Notons que, si les professionnels de santé sont perçus par les consommateurs comme des émetteurs dignes de confiance,  il est apparu selon un sondage mené par Aprifel que 2 professionnels de santé sur 5 ont modifié leurs recommandations en matière de consommation de fruits et légumes suite aux récentes actualités sur les pesticides. « Les médecins sont très mal formés à la nutrition. Il nous faut accentuer la communication auprès des professionnels de santé : c’est surtout la sous-consommation de fruits et légumes qui pose problème aujourd’hui, alors que nos sociétés riches et nos modes de vie sédentaires sont le terreau de maladies cardio-vasculaires », conclut Valérie Sené.

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