"Imaginons l’oléiculture du XXIe siècle !"

Après une récolte catastrophique pour la campagne passée, l'assemblée générale de l'Afidol était très attendue vendredi dernier. Photo: L.Rubio/Pixel Image

Vendredi dernier, l’interprofession de l’olive, l’Afidol, se réunissait pour son assemblée générale à Aix-en-Provence. Ce point d’étape était très attendu par la filière après la récolte catastrophique de 2014, due à la prolifération de la mouche de l’olive.

De 5 900 tonnes entre 2007 et 2010, la production française d'huile d'olive est tombée à 3 900 tonnes pour la période 2011-2014, soit 2 000 tonnes d’huile en moins.

"En trois ans, nous sommes passés de comment gérer une surproduction à comment gérer une manque de production", s’est effaré Olivier Nasles, le président de l’Afidol.

Il avait pourtant prévenu l’an dernier dans son rapport moral que quelque chose ne tournait pas rond:

"Comment se fait-il qu’alors que nous avons planté plus de 5 000 ha en vingt ans, la production française se traîne en dessous des 5 000 voire 4 000 tonnes?"

5 000 ha d'oliviers en plus, 2 000 tonnes d'huile en moins

En effet, les chiffres enregistrés sont aussi bas que la récolte de 1992 sauf qu’à l’époque il y avait 5 000 ha d’oliviers en moins. Pour le président la réponse est simple:

"Nous avons juste oublié qu’il ne suffit pas de planter des oliviers pour qu’ils produisent."

C’est avec une stratégie tournée vers l’avenir qu’Olivier Nasles souhaite maintenir la filière hors de l’eau:

"Imaginons l’oléiculture du XXIe siècle!"

Malgré ce titre plein d’entrain pour son rapport moral, le président réélu pour un quatrième mandat n’a pas manqué de déplorer, une nouvelle fois, l’absence de candidat pour reprendre le flambeau à sa suite.

Il a toutefois tenu à attirer l’attention sur les deux principaux enseignements à tirer de cette crise.

"Nous avons à notre disposition des moyens pour lutter efficacement contre la mouche et la plupart d’entre nous n’ont pas su les utiliser. Nos messages d’alertes étaient trop touffus, pas assez directs. Les services de l’Afidol et du CTO s’emploient à rectifier le tir."

La mise en place d’alerte SMS et la simplification des messages devraient permettre de mieux sensibiliser les oléiculteurs.

Remobiliser les professionnels de l'olivier

Sur le fond, le second enseignement porte sur la structure même de la filière oléicole. Trop souvent culture secondaire sur les exploitations, les oliveraies sont de plus en plus délaissées. En conséquence les petites récoltes en provenance d’amateurs prennent de plus en plus de poids. Difficile dans ces conditions de mener à bien une stratégie commune de lutte. Olivier Nasles précise ainsi:

"La filière oléicole du XXIe siècle doit se bâtir autour d’oliveraies menées par des agriculteurs professionnels ou des prestataires de services associés à des «pools» de moulins privés ou encore des coopératives capables d’extraire, de stocker et de mettre en bouteilles dans des conditions optimales."

Pour mener à bien ce travail de remobilisation et de professionnalisation des oléiculteurs, l’Afidol souhaite que les moulins soit des relais d’informations et de formations sur le terrain. L’objectif: passer d’une stratégie d’attente de l’approvisionnement à une stratégie d’intégration de l’amont. Olivier Nasles conclut par un constat sans appel:

"Nous allons passer cette crise en prenant sur nos réserves, mais il faut bien être conscient que si nous ne changeons pas nos méthodes de travail, nous ne survivrons pas à la prochaine!"

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