« Il faut différencier l’abricot français » (Bruno Darnaud)

Si la recherche variétale reste indispensable pour répondre aux attentes des distributeurs et des consommateurs, la qualité de la conduite du verger par le producteur est essentielle. Photo : F.Rabut/Pixel Image
Raphaël Martinez n’y est pas allé par quatre chemins pour qualifier cette campagne abricots 2017 de "mauvaise". "L’an passé, on parlait d’année en trompe l’œil car, malgré les plus faibles volumes, les prix étaient restés bas. Cette année, les volumes en hausse n’ont fait qu’aggraver les choses", a expliqué le directeur de l’AOP Pêches et Abricots de France, lors de la matinée technique organisée par la Serfel le 7 septembre dernier.

Concurrence, hausse des volumes… Une campagne compliquée

Pour rappel, la récolte européenne d’abricots était estimée cette année à 579 000 tonnes soit en hausse de 10 % par rapport à la moyenne des 5 précédentes campagnes.
Dès le mois de mai, les abricots espagnols ont inondé le marché. La production française, en hausse de 5 % cette année comparée à la moyenne sur 5 ans, est arrivée précocement (semaine 21) et avec des volumes inhabituellement élevés : près de 8 000 tonnes sur les deux premières semaines de commercialisation contre 1 000 tonnes sur cette même période il y a 2 ans et seulement quelques centaines de tonnes l’an passé ! Quand on ajoute à cela une météo défavorable, le marché s’est vite retrouvé saturé dès le début de campagne et les prix ont dévissé.
Si le basculement progressif sur l’origine France début juin a permis de stabiliser les stocks, les ventes ont été insuffisantes et les prix sont restés à la baisse.
Il faudra attendre la mi-juin pour avoir une amélioration des ventes (Merci la canicule !) mais les prix sont restés très bas, en dessous des couts de production. Le mois de juillet a suivi la même tendance.
La situation ne s’est améliorée qu’à la fin du mois de juillet avec des cours à la hausse pour les variétés tardives.
 

Offrir plus de lisibilité à l’offre France

Mais ce qu’il faudra aussi retenir de cette campagne, c’est la qualité jugée trop hétérogène par les distributeurs et les consommateurs, qui se disent souvent déçus par la qualité gustative. "Le report de stocks de variétés précoces a fortement impacté la campagne, souligne Raphaël Martinez. Ces variétés ne sont pas faites pour être stockées et leur qualité intrinsèque s’est donc dégradée."
Pour le président de l’AOP Bruno Darnaud, la filière doit réagir : "Il va falloir différencier l’abricot français comme nous l’avons fait en pêches et nectarines pour se démarquer de la concurrence espagnole. Cela ne sera pas une chose facile et il faudra explorer toutes les pistes de travail : la recherche variétale tout d’abord, car on a pu constater que le produit n’a pas toujours répondu aux attentes de qualité cette année. Mais une bonne variété ne fait pas tout. Le travail du producteur reste primordial. C’est pourquoi nous devrons également investir dans les vergers, aussi bien en termes de protection qu’en termes de technicité. Enfin, la voie des Vergers écoresponsables peut être aussi une bonne manière de se démarquer."




 

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