Drosophila suzukii : une autre vision des choses

Selon Hervé Coves de la CA de Corrèze, "les alternatives pour lutter contre Drosophilia suzukii sont gratuites, disponibles abondamment dans la nature et faciles à mettre en œuvre". Photo : L. Theeten / Pixel Image
Alors qu’une délégation de la chambre d’agriculture de Vaucluse se rend cette semaine à Bruxelles pour avancer sur le dossier Drosophila suzukii avec le Parlement européen, l’agronome Hervé Coves, de la chambre d’agriculture de la Corrèze, apporte un peu d’espoir aux producteurs touchés par celui qu’il présente comme "l’ennemi public numéro 1".

Un processus de régulation est en train d’émerger

Dans un article très complet et teinté de poésie (!), Hervé Coves revient de manière détaillée sur le cycle biologique de cette petite mouche qui cause de grands dégâts dans les vergers de cerisiers et autres cultures de petits fruits rouges (fraises, framboises…).
Mais il rappelle également que:

"Heureusement pour nous, même si Suzukii est une espèce invasive en provenance d’Asie, il existe de nombreuses autres espèces de drosophiles dans nos contrées. Il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que les prédateurs de nos drosophiles sauvages s’organisent afin d’accéder à cette manne providentielle."

Ainsi, une étude réalisée par le pôle d’expérimentations sur les petits fruits de l’Adida (Association départementale d'information et de développement agricole) sur trois sites expérimentaux en Corrèze, a montré après deux ans d’invasion, que tout l’écosystème autour des cultures est déjà orienté pour la consommer. Au plus fort de la crise, seuls 4% de la récolte ont été perdus. Grâce aux chrysopes, aux araignées sauteuses et autres hémérobes, un processus de régulation est en train d’émerger.

"Un chantier passionnant s’ouvre à nous" (Hervé Coves)

Si l’agronome avoue que cette expérience n’est pas forcément reproductible à l’identique, il reste persuadé que chaque écosystème est apte à développer une solution satisfaisante, adaptée précisément au secteur où l’on se trouve pour peu qu’on le laisse s’exprimer.

"Alors que notre vision initiale nous focalisait sur les drosophiles adultes et sur les fruits, et que nous orientions nos moyens d’actions sur ces deux points, il s’avère que nous avons à notre disposition de très nombreuses autres possibilités. Il se trouve que ces alternatives sont gratuites, disponibles abondamment dans la nature et faciles à mettre en œuvre. "Notre travail d’agronome doit s’orienter sur la mise en relation de ces solutions avec nos cultures. Nous avons pu mettre en évidence l’importance des haies, de la faune du sol, des zones humides. Il nous appartient de mettre en place les structures et aussi les voies de communication qui permettront la meilleure expression de ces facteurs de régulation."




 

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