Cash Investigation : les réactions se multiplient

Mardi soir dernier, France 2 diffusait son magazine Cash Investigation, réalisé par Elise Lucet, intitulé "Produits chimiques : nos enfants en danger". Les réactions de la filière sont nombreuses. DR
Mardi soir dernier, France 2 diffusait son magazine Cash Investigation, présenté par Elise Lucet, intitulé "Produits chimiques : nos enfants en danger". Le replay de cette émission est disponible durant un mois. De nombreuses réactions ont eu lieu suite à cette diffusion, aussi bien des associations, des syndicats agricoles que de firmes phyto.
 
 
Pour le collectif Sauvons les fruits et légumes de France, ce "nouveau documentaire, totalement à charge, oublie les vrais enjeux et sombre encore une fois dans une véritable caricature populiste." Le collectif tient à rappeler que les produits phytosanitaires "ne sont pas utilisés par plaisir par les producteurs mais sont là pour protéger les plantes et leurs fruits contre les maladies et ravageurs, qui représentent un risque bien réel. […] Les produits phytosanitaires protègent également les consommateurs contre des risques sanitaires – mycotoxines, bactéries, etc. – particulièrement dangereux et à l'origine de cas de mortalités. Enfin, les produits phytosanitaires sont dangereux: oui, comme les médicaments, ce qui nous empêche pas d'en prendre sous le contrôle de médecins et de pharmaciens. De gros progrès ont été faits dans l'élaboration et l'application de ces produits: élimination des molécules les plus dangereuses, produits ciblant mieux les maladies, formation des producteurs, etc." et de préciser que "toutes les cultures, y compris bio, ont besoin de protection phytosanitaire. Il n'existe actuellement pas de production «sans pesticides», sauf dans l'imaginaire de ces journalistes".
 
 
L’UIPP dénonce également un procès à charge de l’industrie des produits phytopharmaceutiques. Pour Forum Phyto, le magazine Cash Investigation est "en service commandé et ment par omission" en oubliant de mentionner l’utilité des pesticides, les démarches de progrès passées ou en cours, ou sur les produits eux-mêmes, l’amélioration du matériel de pulvérisation, etc.

La Fnab sollicite S. Le Foll et les nouvelles régions

De son côté, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab), soutenue par Greenpeace, demande "au plus vite une réunion avec le ministre de l’Agriculture et l’ensemble des nouveaux vice-présidents des régions en charge de l’agriculture pour garantir le soutien financier aux très nombreux agriculteurs qui souhaitent se convertir à la bio. Des moyens doivent également être mis en oeuvre pour garantir l’accompagnement technique de ces producteurs et pour favoriser le développement de solutions alternatives aux pesticides de synthèse, avec un plan Écophyto 2 enfin efficace". Sur sa page Facebook, l’association Générations Futures appelle à soutenir sa cause, suite à la diffusion de l’émission.
 
 
Au sujet de l’atrazine (substance active d’un herbicide produit par différentes firmes, utilisé dans plus de 60 pays, interdit en France depuis 2001), Syngenta confirme que "depuis cette interdiction aucun produit à base d’atrazine n’est vendu en France sous une de ses marques. Par conséquent, les détections actuelles ne peuvent pas être liées au commerce légal de ces produits sur notre territoire". La firme ajoute que l’émission Cash Investigation a proposé "une lecture simplifiée des thèmes importants relatifs à la sécurité sanitaire et environnementale de l’atrazine", avant d’expliquer qu’ "il faudrait qu’un homme adulte de 70 kilos boive plus de 3 500 litres d’eau contenant de l’atrazine par jour pour être exposé à un risque pour sa santé, soit l’équivalent de 19 baignoires par jour".

Sur son interpellation par Elise Lucet, Denis Tardit, président de Syngenta France déplore:

"Il est fort regrettable d’avoir réduit un exercice d’échange démocratique à une opération d’influence sans vergogne."

 

Les syndicats agricoles réagissent aussi


Les syndicats ont aussi réagi. La Confédération paysanne a souligné que "l’émission Cash Investigation a une nouvelle fois donné à voir le cynisme avec lequel les firmes agro-chimiques dissimulent la dangerosité de leurs produits, et comment nos élus restent extrêmement sensibles à leur lobbying. Cette mise en lumière est salutaire et doit contribuer à combattre l'emprise croissante des multinationales sur nos sociétés". La Coordination rurale pour sa part "s'attriste de voir une nouvelle fois la viticulture, et l'agriculture en général, attaquées dans un «documentaire» uniquement à charge et qui ne prend pas le temps d'aller au bout des choses en reconnaissant les nombreuses démarches menées depuis des années". De son côté, la FNSEA mobilisée cette semaine sur les manifestations des éleveurs, n’a pas envoyé de réaction en particulier.
 
 
 

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