AG Felcoop : entre inquiétude et optimisme

« Je suis inquiet mais optimiste » : c’est en ces termes que Jean-Michel Delannoy, président de Felcoop, a entamé son discours de clôture de l’Assemblée générale le 11 mars dernier. Une inquiétude qui porte en premier lieu sur la perte de compétitivité de l’agriculture française. Une agriculture qui marque le pas sur ses voisins européens. « En moins de 3 ans, l’agriculture française est passée du premier au 3e rang européen en matière d’exportation de produits agricoles et alimentaires, dépassée par l’Allemagne et le Pays-Bas. J’attire l’attention des Pouvoirs Publics sur les problématiques (distorsions de concurrences-NDLR) qui chaque jour découragent les producteurs et les jeunes à l’installation » a-t-il indiqué.

Inquiétudes marquées aussi vis-à vis des de la diminution constante des crédits publics d’orientation de FranceAgriMer, des dégâts occasionnés par des accords internationaux déséquilibrés… et inquiétudes certaines face aux attaques médiatiques incessantes et ‘dénigrantes’ qui masquent les efforts réalisés depuis des années par les professionnels. Il a appelé toutes les organisations professionnelles du secteur à s’unir pour « renverser ce courant déplorable ».

Toutefois il a rappelé que dans le cadre de la LMA votée à l’été 2010, la contractualisation devait devenir un outil, parmi d’autres, qui permette de mieux réguler le secteur. « En tant que président de Felcoop et Président de ma coopérative, je pense que l’on ne peut pas s’exonérer d’une réflexion en profondeur sur la formation du prix aux producteurs dans nos entreprises. Il est bon que l’obligation de contrat s’applique à tous les producteurs, il n’est pas concevable qu’il existe encore aujourd’hui des fruits et légumes qui partent d’une exploitation sans avoir ni un client, ni un prix » a-t-il indiqué. Par ailleurs, s’il se félicite de la suppression des 3R, il tient à alerter les pouvoirs publics sur le fait que les opérateurs de l’aval parviennent à contourner les 3R en proposant des coopérations commerciales « inconnue auparavant ».

Au chapitre de la Pac Jean-Michel Delannoy a réaffirmé que l’OCM spécifique était un outil d’accompagnement structurant, indispensable et qu’elle devait être maintenue et renforcée. Cela concerne en particulier les mesures de prévention et de gestion de crises, notamment via l’assurance et la mise en place de fonds de mutualisation cofinancés par les pouvoirs publics nationaux et européens. Par ailleurs il rappelle les dangers du découplage total des aides européennes arguant que « la France ne peut pas être qu’un seul champ de blé, même à 300 euros/tonne » !

« Jouez collectif, innovez et réalisez vos projets ». Les mots de conclusion du président furent recentrés sur l’optimisme : « les fruits et légumes sont incontournables, je ne pense pas que les responsables politiques et les pouvoirs publics abandonnent un secteur qui fournit autant d’emplois dans les zones rurales » a-t-il conclu.

Photo : Hélène Sauvage / Pixel Image

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