L’artichaut, dont les volumes au printemps ont été fortement pénalisés par le froid tardif de fin février-début mars 2018, a vu son chiffre d’affaires chuter de 30 % par rapport à l’année précédente, à 8 millions d'euros. Le camus a été le plus touché.
En chou-fleur, la campagne s’est achevée sur un prix moyen de 0,49 €/tête, pour un chiffre d’affaires de 24,4 millions d’euros net producteur, en retrait de 23 %. « L’Espagne a contractualisé avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui nous ont progressivement grignoté des parts de marché », a indiqué Jean-Michel Péron secrétaire général de la Sica.
Les responsables de la coopérative évoquent aussi une « année catastrophique » pour l’échalote traditionnelle dont le chiffre d’affaires a été divisé par quatre par rapport à 2016/2017. « Les volumes commercialisés, la hausse des surfaces et les forts rendements ont pesé sur le marché durant toute la saison. À 19 centimes d’euro/kg, nous avons atteint un prix moyen de vente dérisoire», déplore Marc Keranguéven.
Le bio poursuit sa progression
Pour certains produits, le marché est resté bien orienté, la météo estivale ayant favorisé la production et stimulé la demande. C’est le cas des tomates de diversification qui sont ainsi devenues en 2018 le premier chiffre d’affaires de la gamme tomate (avec 17,5 M€), devant la grappe et la vrac qui ont connu une conjoncture difficile. La campagne s’est également bien déroulée en fraise, oignon, pomme de terre primeur, mini légumes.La gamme bio- qui comprend une quarantaine de références- a poursuivi son développement dans un contexte de marché porteur avec des volumes dépassant les 7 000 tonnes et un chiffre d’affaires en hausse de 3 M€ par rapport à 2017, à près de 10 M€. « Cette progression est particulièrement liée au développement de cinq produits dans la gamme, à savoir la tomate, l’échalote, le concombre, l’endive et le chou-fleur ». La culture biologique, qui s’étend sur 480 ha de plein champ et 5,8 ha sous abri est assurée par 46 producteurs.
La plateforme Vilargren opérationnelle en 2021
À la veille de l’assemblée générale de la Sica, Marc Keranguéven a par ailleurs tenu à présenter les ambitions et les priorités de la coopérative légumière pour 2019 : répondre aux attentes des consommateurs (en étendant la démarche « Cultivées sans pesticides » à de nouveaux légumes, en réduisant l’emploi de barquettes plastiques…) ou encore conforter ses parts de marché en Europe. « La Sica, qui exporte 40% de sa production, doit adapter le système de mise en marché en développant l’achat à distance pour les négociants, en s’ouvrant à l’engagement et à la contractualisation », a expliqué Marc Keranguéven. En complément des ventes au marché au cadran ( qui représentent 70 % des volumes), une vente télématique annuelle a permis de vendre 6 millions de têtes de chou-fleur sur la saison. Une vente télématique hebdomadaire a également été créée.La Sica a par ailleurs réaffirmé le caractère stratégique et vital du projet de plateforme logistique de Vilargren, dont la construction a repris après sept ans de blocages juridiques. L’outil devrait finalement voir le jour courant 2021. « En regroupant l’offre pour gagner en coûts logistiques et en performance grâce à l’homogénéisation de l’agréage dans une même station, la plateforme de Vilargren permettra de renforcer l’attractivité et la compétitivité de la filière légumière de la Sica. Le niveau technologique des équipements en conditionnement et emballage va progresser, tirant la performance de la coopérative vers le haut. Ce projet doit également apporter davantage d’équité aux producteurs et donc davantage de perspectives avec la possibilité pour tous d’avoir accès aux mêmes équipements, aux mêmes possibilités de diversification. » Située à Saint-Pol-de-Léon, la plate-forme de 7 ha permettra la centralisation des volumes et la mise en marché de 60 % de la production de la Sica.