L’académie poursuit : « On peut comprendre divers questionnements face au durcissement du confinement avec la fermeture des marchés, outre la très forte pénalisation des producteurs de proximité, maraîchers notamment, dont les productions seront perdues. On peut légitiment craindre de voir limiter encore l’accès aux produits les plus frais et locaux parmi les fruits et légumes tout aussi essentiels que les produits céréaliers dans le régime alimentaire optimal en temps d’épidémie. »
Le dévouement des agriculteurs mérite d’être rappelé
Si le dévouement du personnel de santé est absolument exemplaire en ces temps difficiles, celui des agriculteurs et des filières aval de la production agricole et alimentaire mérite aussi d’être rappelé, indique l’AAF même si les risques d’exposition au virus sont moindres pour eux. « Il n’y a pas si longtemps que ces mêmes agriculteurs subissaient des agressions, parfois violentes, de la part de ceux qui ces derniers jours se précipitaient vers les rayons des magasins de distribution alimentaire et pas forcément uniquement les rayons d’aliments de l’agriculture biologique.Cette dépendance vis-à-vis de la production agricole, car les stocks sont faibles même si l’approvisionnement est régulier et sécurisé, justifie la "reconnaissance d’un caractère crucial et stratégique à la fabrication et à l’approvisionnement en denrées alimentaires" exprimé par le ministre de l’Économie et celui de l’Agriculture et de l’Alimentation lors de la crise actuelle, par le biais d'une note en date du 17/03/2020. »
L’Académie conclut : « Il reste à espérer qu’une fois l’urgence sanitaire passée, ceux-là mêmes qui ont rempli leur chariot, avec avidité lors de cette crise, ne se retrouvent pas dans les rangs de ceux qui critiquent et dénigrent l’agriculture et les agriculteurs malgré les efforts de ces derniers pour se conformer aux normes exigées par la société civile depuis plus de vingt ans, au-delà la production de la première protection contre l’infection. »