La crise révèle la fragilité de notre système alimentaire, selon Christiane Lambert

Dans une conférence de presse vidéo, tenue le 2 avril, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a fait le point sur la situation agricole et alimentaire actuelle. Elle a également appelé à commencer à tirer des leçons de la crise.
 
Plusieurs secteurs agricoles sont actuellement en difficulté, a-t-elle rappelé, notamment l’horticulture, qui ne trouve plus de débouchés, mais également le maraîchage et l’arboriculture. Ces produits périssables nécessitent, en effet à l’heure actuelle, beaucoup de main-d’œuvre, et des débouchés à court terme. La présidente de la FNSEA a félicité les Français pour la mobilisation, ils sont plus de 180 000 à s’être portés volontaires pour venir travailler dans les exploitations. « Tous ne sont pas taillés ni formés pour » le travail agricole, a reconnu Christiane Lambert, qui a indiqué que les agriculteurs allaient devoir accepter ces contraintes. « Pour les employeurs de main-d’œuvre, c’est le moment de se déclarer en disant de combien de personnes ils vont avoir besoin. » L’Anefa est en effet en train d’organiser le rapprochement entre les employeurs et les volontaires. Ces derniers pourront exceptionnellement cumuler chômage partiel et activité dans les exploitations agricoles.
La présidente de la FNSEA a également appelé les consommateurs à privilégier l'achat de produits français.

« La fragilité de l’alimentation »

Pour Christiane Lambert, la situation actuelle met en lumière « la fragilité de l’alimentation ».
« Longtemps, certains ont souri quand on parlait de manque de production, d’agriculture productive ou de sécurité alimentaire. Mais même le président de la République, dans son discours du 12 mars, a dit que confier notre sécurité sanitaire et notre alimentation serait folie. »
La présidente du syndicat agricole entend dans ce « discours charnière, […] un appel et une promesse ». « Un appel à tous les agriculteurs et les acteurs de la chaîne alimentaire pour tenir », mais aussi une promesse, lorsque le président de la République a annoncé que : « On ne pourrait plus raisonner comme avant. »
« J’espère que ce qu’il se passe aujourd’hui, et la façon dont l’ensemble de la chaîne alimentaire est au rendez-vous, sera pour le président de la République un moyen de mesurer vraiment l’importance de l’ensemble de la chaîne alimentaire », a déclaré Christiane Lambert.
Elle espère qu’Emmanuel Macron comprendra que « la montée en gamme qui a été son leitmotiv pendant longtemps ne suffit pas ».
Selon la présidente de la FNSEA, à l’heure actuelle, « les Français ne se tournent pas en priorité vers le bio ou les produits de qualité. Ils achètent, ils veulent remplir leurs placards. » Ces signes prouvent selon elle que la future PAC ne doit pas seulement raisonner en matière de préservation de l’environnement et de lutte contre le changement climatique. Elle mise plutôt sur « une croissance durable », qui nécessite des investissements dans les outils productifs.

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