HVE et restauration collective au menu du congrès de la FNPF

Patrice Vulpian et Charlie Gautier, coprésidents de la FNPF, ont accueilli les producteurs de fruits au cœur des vergers sarthois. Photo : B.Bosi/Media&Agriculture
Le 74e congrès de la Fédération nationale des producteurs de fruits s’est tenu les 29 et 30 janvier, à Chenu dans la Sarthe : le fief de Charlie Gautier, coprésident de l’association spécialisée de la FNSEA.
L’organisation avait choisi cette année d’emmener ses adhérents au cœur des vergers. L’occasion pour eux d’assister à des démonstrations de matériels de désherbage mécanique, de pulvérisation, ou encore d’assistance à la cueillette.
Les 200 participants ont également assisté aux débats, qui portaient cette année sur la certification HVE et l’approvisionnement de la restauration collective.

HVE : la « clé d’entrée au marché »

La HVE est de plus en plus demandée par la distribution. « Les enseignes s’en servent comme outil de communication. C’est notamment le cas de Lidl, ou de E. Leclerc », a indiqué Valérie Sené, fondatrice de l’agence de conseil Valsendo.
« La HVE va servir de clé d’entrée au marché, il va donc être très difficile de la valoriser économiquement… Il ne faut pas se mentir », a affirmé Luc Barbier, membre du bureau et ancien président de la FNPF. « La HVE ne sera pas une opportunité pour vendre plus cher », a poursuivi Patrice Vulpian, coprésident de la FNPF. Cependant, la HVE présente l’atout d’être une certification organisée par l’État, reconnue par les ONG, qui ont même participé à son élaboration. « C’est une certification large qui vient enfin reconnaître les pratiques de l’agriculture raisonnée.»
Par ailleurs, la certification HVE peut constituer un atout pour le débouché « restauration collective ». « Avec la loi EGalim, qui prévoit 50% des produits de qualité dans la restauration collective à l’horizon 2022, on parle beaucoup d’approvisionnement local. Mais dans la loi, le local n’est pas inclu dans les critères définissant la qualité, a averti Sylvie Dauriat, présidente de Restau’Co. La HVE si ! » Cette certification étant actuellement franco-française, elle pourrait permettre aux producteurs français de se faire une place dans la restauration collective. Une opportunité intéressante, d’autant plus qu’actuellement la restauration collective ne représente que 7% du marché français des fruits et légumes frais, selon le président d’Interfel, Laurent Grandin.

La RHD en demande de produits certifiés HVE

Mais l’objectif des 50% devrait être difficile à atteindre, admettent Sylvie Dauriat et François Boussard, conseiller départemental dans la Sarthe. Parmi les freins, le prix bien entendu, même si les denrées alimentaires ne représentent que 10 à 12% du coût de revient d’un repas en restauration collective.
Autre frein : la logistique et le réseau. Certaines collectivités ne trouvent pas à qui s’adresser pour trouver des producteurs régionaux, et les producteurs intéressés par ce débouché ne savent pas toujours où trouver des contacts. « Les chambres d’agriculture sont là pour faire le lien. D’ailleurs, je suis de plus en plus sollicité par les collectivités qui recherchent des producteurs chez qui se fournir », a témoigné Servane Gougeon, conseillère en développement territorial à la chambre d’agriculture des Pays de Loire.
Un autre moyen de lever le frein communicationnel et logistique serait de s’appuyer sur les grossistes : 90% des fruits et légumes frais servis en restauration collective transitent en effet par les grossistes. « La valeur ajoutée du grossiste est justement la logistique, mais également le conseil », a affirmé Benoît Gilles, qui représentait les grossistes lors du débat. Mais chez les grossistes, on rencontre également des difficultés : « On est plutôt en manque de produits français », admet-il. Benoît Gilles estime par ailleurs nécessaire, pour que les grossistes puissent remplir pleinement leur tâche, d’être en lien plus régulier avec les producteurs, mais également d’avoir plus de visibilité de la part des clients. « Certains clients nous passent des commandes à la semaine ! », témoigne-t-il.

La HVE pour être éligible aux aides Pac ?

Enfin, un argument non négligeable en faveur de la certification HVE : le verdissement qui s’annonce pour la Pac post-2020. Pour bénéficier des aides Pac du premier pilier relatives au nouveau dispositif appelé « Eco-scheme », les agriculteurs devront montrer patte blanche quant à leurs pratiques. Selon Christiane Lambert, le niveau 2 de la certification environnementale devrait suffire pour être éligible à ces aides. Mais d’autres voix du monde agricole se demandent si le niveau 3, soit la HVE, sera exigé. Dans le doute, obtenir la certification HVE permettrait de s’assurer de rentrer dans les critères de l’eco-scheme.

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