Tavelure : cap sur la résistance durable

Dans le cadre d’un projet régional "Road Movie", un film d'animation a été réalisé pour expliquer la stratégie d'identification de gènes à résistance durable. Photo: Inra
À l’Inra d’Angers-Nantes, des chercheurs de l’Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS) étudient les mécanismes de résistance des plantes aux maladies, en particulier la tavelure du pommier.

Des travaux que l’Inra a choisi d’expliquer au grand public via le Portail Actu de sa plateforme Internet:

"Plus de 90% des vergers européens sont plantés avec des variétés sensibles à la tavelure et le pommier est la troisième culture fruitière mondiale et la première en Europe. Seulement, dans la profession, c’est la tolérance zéro qui est de mise. Dans la grande distribution, tout fruit taché est éliminé de la vente. La sentence est terrible."

"Faillite des résistances"

Pour lutter contre la tavelure, plusieurs méthodes existent, parmi lesquelles l’utilisation de variétés résistantes. Malheureusement, le champignon trouve trop souvent les clés pour s’adapter à ces résistances naturelles, comme l'explique Bruno Le Cam, directeur de recherche Inra à l’IRHS:

"Dans la course à l’armement, c’est le plus souvent le pathogène qui gagne car il présente une formidable capacité à s’adapter. D’où la nécessité de protéger ces résistances par des méthodes de lutte complémentaires, une fois que les variétés sont déployées au champ."

Face à cette "faillite des résistances" vis-à-vis des maladies, les chercheurs testent une nouvelle stratégie basée sur la connaissance des mécanismes en jeu pendant une infection:

"Lors de l’infection d’une plante, les agents pathogènes secrètent des centaines de petites protéines. De son côté la plante a les moyens de reconnaître la présence de pathogènes grâce à des protéines réceptrices codées par des gènes de résistance."

À la recherche de la résistance durable

"Qu’une seule protéine fongique entre en contact avec un des récepteurs de la plante, et celle-ci déclenche des réactions de défense qui bloqueront l’attaque ! On parle d’interaction gène pour gène: à un gène de résistance correspond un gène d’avirulence. Le système fonctionne très bien tant que l’agent pathogène est reconnu. "En revanche on sait que dans la nature les agents pathogènes peuvent muter de manière aléatoire dans le génome. Or si le gène codant pour la protéine d’avirulence mute, la protéine réceptrice ne la reconnaîtra plus, et la maladie s’installera."

Comprendre en vidéo

Sur la base de ces connaissances, les scientifiques tentent de prédire la durabilité des gènes de résistance. Il s’agit d’identifier chez le pathogène des protéines d’avirulence indispensables à  la survie du champignon et dont la mutation lui serait fatale.

"Si la protéine d’avirulence ne présente jamais de mutation, alors le gène de résistance correspondant – qui reste à identifier dans nos ressources génétiques – devrait être durable. C’est le pari de notre projet!", détaille Bruno Le Cam.

Dans le cadre d’un projet régional "Road Movie", coordonnée par Bruno Le Cam, un film d'animation a ainsi été réalisé pour expliquer la stratégie d'identification de gènes à résistance durable.




Article de l'Inra sur le même sujet: Du gène au verger, protéger le pommier de la tavelure.

 

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