Nos vers de terre sont en danger

Plathelminthe de l'espèce "Parakontikia ventrolineata" sur fraises à Quimper. Compte Twitter @Plathelminthe4 - Photo CP
Et si nos vers de terres avaient rencontré leur pire ennemi ? Les plathelminthes invasifs terrestres, aussi appelés vers plats, ont été signalés en 2013 en France, et menacent aujourd’hui nos populations de lombrics. Originaires de l’hémisphère sud et dénués de prédateurs sur notre continent, ces ravageurs se multiplient rapidement et mesurent jusqu’à 40 cm pour certains d’entre eux. Jean-Lou Justine, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, est le spécialiste français des plathelminthes invasifs :

Ces espèces ont été importées par transport de plantes en pots, sous forme adulte ou de cocon de ponte quasiment indétectable. Elles se sont retrouvées ainsi en jardineries et pépinières, puis dans les jardins et potagers des particuliers.


45 départements touchés

Sept espèces sont aujourd’hui identifiées en France. Parmi elle, l’espèce « marron plate », la plus dangereuse pour nos lombrics, déjà identifiée sur 45 départements de la façade atlantique. Les plathelminthes recherchent en effet l’humidité.
 
Si aucun producteur agricole ne semble avoir subi pour l’heure les dommages de ces vers exotiques (qui mangent des vers de terre et des arthropodes et non les plantes), il convient d’ouvrir l’œil. En Grande-Bretagne, où des plathelminthes invasifs ont été détectés il y a 30 ans, certaines zones infestées ont vu leur population de vers de terre diminuer de 20 %.

Jean-Lou Justine ajoute :

En France, l’espèce "Parakontikia ventrolineata" aime particulièrement se loger sur les fraises et les pommes tombées dans les jardins des particuliers, posant ainsi des problèmes aux jardiniers amateurs.


Recherche collaborative

Pour l’heure, aucune réglementation ne concerne les plathelminthes invasifs en France. Jean-Lou Justine collabore avec les Fredon, les syndicats professionnels de pépiniéristes et les jardineries sur le suivi des espèces. Un programme de recherche européen a été déposé pour trouver des méthodes de lutte, sachant qu’il faudra attendre au moins cinq ans pour obtenir des résultats.

En attendant, la communication est de mise, pour informer sur le danger des plathelminthes invasifs, et appeler chacun à participer au suivi des espèces. Si vous voyez un plathelminthe, vérifiez qu'il s'agisse bien des espèces invasives, puis envoyez vos photos à Jean-Lou Justine (justine@mnhn.fr), en mentionnant votre nom, la commune et le département de la découverte, combien de plathelminthes trouvés, où et comment. Ainsi, il est possible de faire avancer les connaissances !

Un compte Twitter est aussi dédié à la bête : @Plathelminthe4

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