​"Drosophila suzukii" : une mouche qui a du nez

Au cours de son évolution, Drosophila suzukii est devenue plus sensible aux odeurs et aux goûts des fruits mûrs qu’à ceux des fruits fermentés. Photo : La Tapy
Des leurres ou de molécules à même de bloquer la ponte de Drosophila suzukii ? C’est une des pistes d’avenir qu’offre une récente découverte.
Détectée en France à partir de 2009, cette espèce originaire d’Asie inquiète non seulement par son potentiel invasif mais aussi par son gout prononcé pour une large variété d’espèces (cerises, fraises, framboises, mûres, cassis, myrtilles, abricots, pêches, mais aussi figues, tomates et raisins….). Une inquiétude qui est montée d’un cran chez les producteurs dès l’annonce du retrait du diméthoate en février 2016.
Et si cette petite mouche s’avère autant problématique, c’est que, contrairement aux autres espèces de drosophiles qui pondent sur des fruits en putréfaction, Drosophila suzukii cible les fruits mûrs, accélérant ainsi leur décomposition, comme l’explique l’Inra :
"La femelle suzukii perce la peau du fruit en maturation pour y pondre ses œufs, favorisant ainsi la contamination par diverses bactéries et champignons. Les larves se nourrissent de la pulpe, creusent des galeries entre la chair et l’épiderme du fruit qui coule et se vide. Les pertes estimées peuvent atteindre 80% de la production."

L’odeur de fruits frais stimule la ponte des femelles

Comment expliquer ce comportement si particulier? Des chercheurs de l’Institut de biologie du développement de Marseille (CNRS/AMU) et de l'université Louis-et-Maximilien de Munich (LMU Munich) ont découvert qu’au cours de son évolution, Drosophila suzukii est devenue plus sensible aux odeurs et aux goûts des fruits mûrs qu’à ceux des fruits fermentés, et capable de pondre dans des fruits relativement fermes.
En inactivant spécifiquement des neurones ou des récepteurs olfactifs chez cette espèce, ils ont ensuite démontré que l’odeur de fruits frais stimule la ponte des femelles. Les scientifiques cherchent maintenant à déterminer la ou les molécule(s) qui active(nt) le comportement de ponte – un préalable nécessaire à la mise au point de leurres ou de molécules à même de bloquer la ponte.
Affaire à suivre… En attendant, vous pouvez retrouver ici les résultats de cette étude (en anglais).
 

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