Sica de St-Pol-de-Léon : « Un bilan correct »

De gauche à droite : Jean-Michel Péron, secrétaire général de la Sica de St-Pol-de-Léon, Marc Keranguéven, président, Olivier Sinquin directeur et Michel Dirou, trésorier. Photo : D. Bodiou/Pixel image
La Sica de Saint-Pol-de-Léon a fait état mardi d’un bilan « correct » pour l’exercice 2017. Avec 1 100 adhérents et une production de 260 000 tonnes, le premier groupement français de producteurs de légumes a réalisé un chiffre d’affaires global de 205 millions d’euros, en hausse de 1,5% par rapport à 2016. Le chiffre d’affaires de la branche légumes progresse de 2% pour s’établir à 170 millions d’euros. « Ce chiffre s’inscrit dans la moyenne des dix dernières années. Mais il cache d’énormes disparités entre les productions », a annoncé Marc Keranguéven, le président de la Sica.
L’endive notamment a participé à la progression du résultat. « Avec un prix moyen de 0,84 €/kg et des apports stables autour de 7000 tonnes, le chiffre d’affaires a augmenté de 35% pour dépasser les 5M€. La campagne 2016/2017 s’est révélée intéressante. »
La saison s’est globalement bien déroulée en chou romanesco, chou-fleur vert, courgette, oignon, ou encore en salade sous contrat dont le chiffre d’affaires global s’établit à près de 10M€ (+3%). L’échalote également tire son épingle du jeu grâce à un marché dynamique et un produit de bonne qualité. « 22000 tonnes ont été commercialisées au prix moyen de 0,66€/kg. Seule la fin de saison a été compliquée avec des lots essentiellement non Global Gap.»

D’autres productions légumières s’en sortent moins bien, comme le brocoli, l’artichaut ou la tomate, 2e chiffre d’affaires de la Sica (25% du total légumes). La campagne 2017 s’est achevée sur un chiffre d’affaires en retrait de 1,3M€, baisse liée à la diversification (qui représente 40% des volumes) alors que la grappe et le vrac se maintiennent au niveau de 2016. Il avoisine les 33 M€ pour 29 000 tonnes commercialisées.
 

Une baisse des volumes en chou-fleur

En chou-fleur, le prix moyen de saison s’établit à 0,52€/tête pour un chiffre d’affaires net producteur stable, autour de 31,6M€. Pour ce produit phare du groupement, c’est la tendance à la baisse des volumes qui inquiète les responsables. « Sur la saison en cours, les volumes sont en recul de 10%. Ils vont tomber en dessous des 100 millions de têtes au niveau régional…  une chute très dommageable pour cette ˝locomotive des légumes d’hiver˝», déplore Jean-Michel Péron, secrétaire général de la Sica. En cause, des prix moyens bas, à 0,41€/tête cette année et la concurrence espagnole et italienne. «Et les consommateurs sont essentiellement des seniors, ajoute le responsable. Nous essayons de rajeunir l’image du chou-fleur et recruter de nouveaux consommateurs, plus jeunes. D'où notre intérêt pour le « cauliflower rice »  ou semoule de chou-fleur, dont la consommation explose en Amérique du Nord. Nous avons noué un partenariat avec les GMS proposant de la fraiche découpe pour lancer ce nouveau produit. Les retours sont bons. »
 

Une montée en puissance du bio et de la diversification

Le groupement relève par ailleurs une montée en puissance de la gamme biologique, dont la part dans l’activité globale légumes gagne 1% en 2017. Avec près de 5600 tonnes de produits commercialisés, la gamme voit son chiffre d’affaire augmenter de plus de 25% par rapport à 2016, à près de 6,5M€, grâce à une demande active sur le marché du frais et en transformation. « La section bio de la Sica comprend 26 producteurs certifiés- quatre en conversion- et la culture s’étend sur 400ha. Ces surfaces vont augmenter en 2018 avec la fin de la conversion de certains producteurs et devrait se poursuivre les années à venir au vu du nombre de légumiers conventionnels qui s’intéressent à ce mode de production », indique Marc Keranguéven.  

Quant aux légumes de diversification (légumes anciens, courges, chou kale, ….) qui assurent aujourd’hui 9 % du chiffre d’affaires légumes, ils poursuivent leur développement. « La diversification reste une préoccupation majeure des producteurs et la Sica doit innover dans ses sections produits historiques et ne pas attendre les périodes difficiles. L’innovation doit répondre à une réelle demande de marché », a souligné le président du groupement. En 2017, la Sica a ainsi créé Fresh’Nov, une structure commerciale dont l’objectif principal est de pousser et développer la diversification en testant de nouveaux produits et concepts auprès des clients.
 

Des ambitions pour l’avenir

À la veille de l’assemblée générale de la Sica, Marc Keranguéven a par ailleurs tenu à présenter les nouvelles ambitions et priorités de la coopérative légumière. « Pour évoluer, la Sica doit s’appuyer sur des outils de la plus haute performance. Dans ce contexte, la construction de deux nouvelles plateformes d’expédition de légumes doit aboutir. Elles permettront un gain logistique, un accès à tous les produits de la gamme pour l’ensemble des producteurs et apporteront de la valeur ajoutée au produit. Nos outils (frigos, mécanisation des chaines) doivent également être modernisés », a-t-il indiqué. Autre priorité affichée: adapter le système de mise en marché, en développant l’achat à distance pour les négociants, en s’ouvrant à la contractualisation et en faisant évoluer le fonctionnement du marché au cadran. La Sica a enfin réaffirmé la priorité donnée par le groupement à l’adaptation des produits aux marchés. L’innovation, la segmentation et la diversification vont rester les cartes maitresse de développement, afin de lui permettre de rester dans la compétition.
 

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