Pour certains produits, le marché est resté bien orienté, le climat ayant favorisé la production et stimulé la demande. C’est le cas du brocoli, du romanesco, de l’oignon, de la fraise, ou encore de la pomme de terre primeur dont l’augmentation du prix moyen et des volumes a permis une hausse du chiffre d’affaires de 37 %. Les salades sous contrat ont enregistré des ventes record avec 19 000 t commercialisées et un chiffre d’affaires de 9,5 millions d’euros. "Cette belle progression est à attribuer à la hausse des expéditions sur l’Italie, à l’augmentation des plantations et des rendements en culture", a indiqué Jean-François Jacob, président du groupement.
Redressement du marché en échalote
La gamme bio – qui comprend une trentaine de produits – a poursuivi son développement dans un contexte de marché porteur avec des volumes proches des 4 000 tonnes et une progression du chiffre d’affaires de presque 30 % par rapport à la campagne précédente, à 4,6 millions d’euros. "La culture biologique, qui s’étend sur 350 ha de plein champ et 4 ha sous abri est assurée par 22 producteurs (plus sept en conversion). Dès la saison 2017/2018, la production devrait augmenter de 50 % avec la fin des conversions en cours. À l’échelle régionale, nous espérons atteindre les 20 000 tonnes de produits certifiés bio", a tenu à souligner le président de la Sica. Le groupement relève également une montée en puissance des légumes de diversification (légumes anciens, courges, chou kale, rhubarbe….) qui assurent aujourd’hui 30 % de son chiffre d’affaires.En échalote, la campagne s’est globalement bien déroulée. "Le marché s’est redressé après une saison catastrophique. Plus de 24 000 tonnes ont été commercialisées au prix moyen de 0,46 €/kg et le chiffre d’affaires net producteur s’est relevé à plus de 11 millions d’euros", a indiqué Jean-Michel Péron, secrétaire général adjoint. La tomate a quant à elle tiré profit du bel été ensoleillé après un début de saison difficile. Le chiffre d’affaires atteint 34,2 millions d’euros (dont 15 M€ pour les tomates de diversification), proche des 35,3 millions d’euros de la saison précédente.
Si ces productions sont parvenues à tirer leur épingle du jeu, plusieurs gammes de produits ont été défavorablement impactées par la météo, y compris les productions emblématiques de la coopérative comme le chou-fleur. "La saison 2015/2016 a été très atypique avec six semaines d’avance en culture fin décembre et quatre semaines de retard début avril, a expliqué Jean-Michel Péron. Les deux derniers mois de l’année ont été catastrophiques. Les températures anormalement élevées ont provoqué un pic de production et des problèmes qualitatifs. Plus de 10 millions de têtes ont été perdues et 12 millions invendues. 10 % de la production annuelle a ainsi été détruite en moins de deux mois." Au final, le prix moyen du chou-fleur s’est situé à 0,56 €/tête, pour un chiffre d’affaires en chute de 9 % en raison des pertes au champ. La campagne est également jugée "très mauvaise" dans son ensemble en endive et en chou-fleur vert, "catastrophique" en chou pommé. Les dirigeants de la Sica évoquent aussi un bilan médiocre en artichaut (dont les rendements ont chuté de 30 %), à l’exception du Cardinal. "Cette nouvelle variété, qui a représenté 7 % de la production d’artichauts globuleux, a trouvé sa place auprès d’une clientèle spécialisée."
Brexit : un impact sur l’export
Après la fermeture du marché russe (qui représentait 20 % des débouchés export de la Sica), c’est à présent la sortie du Royaume-Uni de l'UE qui inquiète quelque peu le groupement. "Le Brexit n’est pas une bonne nouvelle, a affirmé Jean-François Jacob. On n’en mesure pas encore l’impact, mais notre capacité d’exportation va s’en trouver diminuée. On verra comment évoluera la livre sterling." Le chou-fleur notamment pourrait être impacté : la Sica de Saint-Pol de-Léon exporte 60 % de cette production dont 20 % vers la Grande-Bretagne.