« Il faut remettre en cause nos méthodes de production »

En France, nous produisons en moyenne 200 litres d’huile à l’hectare, contre 800 à 1 000 litres à l’hectare en Espagne ou au Maroc. Photo : Fotolia
L’association interprofessionnelle de l’olive (Afidol) organisait son assemblée générale le 16 juin dernier à Aix-en-Provence. L’occasion pour son président, Olivier Nasles, de présenter le rapport d’activités de l’année 2016 et un bilan général des activités menées au sein de la structure.
Dans son rapport moral, le président a surtout analysé la situation économique dans laquelle se trouve la filière oléicole française, faisant part de son sentiment d’échec face à la baisse de la productivité des vergers d’oliviers :
"En 2016, nous avons une nouvelle fois connu une récolte catastrophique de 3 200 tonnes, soit la même quantité qu’en 2000 ! À un détail près, nous avons, depuis 20 ans, planté 7 000 ha d’oliviers… Sur 6 ans, de 2005 à 2010, notre production a été en moyenne de 5 200 tonnes. Sur la même durée, de 2011 à 2016, cette même moyenne n’a été que de 4 000 tonnes soit une baisse de plus de 20% de la productivité de notre verger. Au dernier recensement agricole, il a été déclaré 17 638 ha de vergers professionnels auxquels il faut ajouter les vergers « familiaux », ce qui doit faire un peu plus de 20 000 ha d’oliviers cultivés en France. Cela signifie que nous produisons en moyenne 200 litres d’huile à l’ha, contre 800 à 1 000 litres en Espagne ou au Maroc. Certains diront que l’interdiction du diméthoate, l’an dernier, a porté le coup de grâce à la filière, sauf qu’en 2011 ou en 2014, le diméthoate était autorisé, cela n’a pas empêché la mouche de faire des ravages."
 
Olivier Nasles ne veut pas pour autant jouer la carte du pessimisme et constate que certains exploitants sont capables de produire chaque année des quantités d’huile régulièrement supérieures à 700 ou 800 litres : "signe que la fatalité n’existe pas et que ce sont nos méthodes de production qu’il faut remettre en cause".

Professionnalisation et productivité au cœur du débat

Le président de l’Afidol a ainsi appelé les producteurs à évoluer dans leurs techniques de production pour parvenir à une productivité minimale, premier maillon indispensable de la rentabilité économique de la filière.
"Comme je l’ai annoncé il y a deux ans, ce mandat de président sera mon dernier et même si j’ai le sentiment que ma tâche est loin d’être achevée, je veux impulser pour mon successeur un nouveau souffle qui pourra, peut-être, permettre à notre filière de survivre. Ce nouveau souffle est basé sur deux grands principes :
  1. la professionnalisation de la production de la matière première. L’oléiculture "familiale" ne peut plus être le cœur de la production française. Nous ne pouvons pas compter sur la nouvelle génération de ces producteurs familiaux. Ils n’ont ni la passion, ni le dévouement de leurs parents ou grands-parents. Il faut construire une vraie production professionnelle d’olives ;
  2. gagner la bataille de la productivité : il faut que nous réapprenions à produire en nous adaptant au changement climatique, en sortant de notre petit périmètre de confort. Un triplement de la productivité permettrait de retrouver des marges tout en freinant l’emballement des prix de vente."
     
Mais selon Olivier Nasles, l’amélioration de cette productivité devra aller de pair avec la mise en place de structures de commercialisation performantes.

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