Une campagne défavorable aux légumes de plein champ

Anne-Marie L’Aminot, directrice générale de l’UCPT (à droite), Gilbert Brouder, président, ainsi que les membres du conseil d’administration ont invité les producteurs à l’assemblée générale de la coopérative le 18 mai à Yvias (Côtes-d’Armor).
En 2017, les 480 producteurs de l'Union des coopératives de Paimpol et Tréguier (UCPT) ont produit 180000 tonnes de légumes frais pour un chiffre d’affaires net payé producteur de 104 millions d’euros, en baisse de 2M€ par rapport à 2016. « Un repli exclusivement lié aux difficultés en légumes de plein champ », ont souligné les responsables du groupement avant l’assemblée générale de ce 18 mai.
Les conditions climatiques ont impacté de manière forte les volumes de chou-fleur, légume phare de la coopérative. « Les excès d’eau pendant quasiment tout l’automne et l’hiver ont entraîné des problèmes sanitaires sur les racines et le feuillage. Des pertes au champ ont été déplorées chez de nombreux producteurs », a expliqué Gilbert Brouder, président de l’UCPT. À ces difficultés s’est ajoutée la concurrence espagnole et italienne en prix et qualité. « Au final, pour la 3e année consécutive, le chiffre d’affaires n’atteint pas le niveau escompté. Il s’établit à 18M€ en 2017/2018 contre 24M€ en année normale. » 
Le groupement juge le résultat de la campagne décevant en artichaut, produit qui a fortement souffert des à-coups climatiques. « La météo caniculaire de juin a pénalisé la consommation et s’est traduite par des destructions. Le bilan en Camus est particulièrement mauvais au printemps. » Et en pomme de terre, la saison s’est révélée « très difficile » du fait des stocks importants de pomme de terre de conservation en début de saison et une précocité des récoltes de l’année. « Cela a pesé très fortement sur la valorisation de la primeur ».  Dans une grande majorité, les producteurs de plein champ ont connu une saison délicate et « font face actuellement à une situation de trésorerie tendue », a commenté Gilbert Brouder.
 
 

Une dynamique de conversion vers l’agriculture bio

La tomate a quant à elle tiré profit d’un printemps ensoleillé, qui a permis des rendements précoces et stimulé la consommation. Le chiffre d’affaires atteint 53,7 millions d’euros, dont 40,8M€ pour la tomate grappe. 2017 a été marquée par la labellisation du groupe Écophyto Ferme qui regroupe des producteurs volontaires travaillant à identifier des leviers d’amélioration des pratiques de cultures, et par le lancement du label 100% Nature & Saveurs, garantissant des tomates sans traitement chimique et sans résidus phytosanitaires. « Après la tomate grappe Egérie et la cerise grappe l’an passé, de nouveaux segments sont soumis au cahier des charges en 2018 » a indiqué Pierre-Yves Poisson, responsable de la section cultures sous abris à l'UCPT. Le groupement travaille par ailleurs à l’harmonisation des marques commerciales en Bretagne. « Nous réfléchissons à la mise en place, en 2019, d’un label partagé entre Prince de Bretagne, Saveol et Solarenn. Nous nous donnons l’année 2018 pour élaborer un cahier des charges. »
La gamme bio - qui comprend une vingtaine de produits - a poursuivi son développement dans un contexte de marché porteur avec des volumes proches de 6000 tonnes et une progression du chiffre d’affaires de près de 20%, à 5,7 millions d’euros. Une dynamique qui devrait se poursuivre.  « La culture biologique, qui s’étend sur plus de 400 ha, est assurée par 18 producteurs. Dix autres producteurs (en production sous abri et plein champ) ont fait le choix d’une conversion en 2017 », a tenu à souligner Jean-Jacques Le Bris, président de la section bio à l’UCPT.
 

Coco de Paimpol : « un mode de rémunération loin d’être satisfaisant »

L’année a été marquée pour l’UCPT par l’accord sur le mode de rémunération des ramasseurs de coco de Paimpol, jusqu’alors payés à la tâche. La rémunération à la tâche est maintenue, passant à 120 kg pour 7 heures de travail, mais les producteurs se voient dans l'obligation de rémunérer les salariés au Smic horaire et plus seulement au poids. Un mode de rémunération loin d’être satisfaisant pour la coopérative. « Les nouvelles règles ont découragé 30 producteurs. Les surfaces de plantation ont été réduites de 250 ha en 2017 », s’inquiète Joseph Rousseau, vice-président de l’UCPT.

Malgré le contexte difficile dans certaines productions, la coopérative costarmoricaine entend continuer à préparer l’avenir à travers différents outils. En 2017, elle a investi 2,5 millions d’euros dans la construction de chambres froides et d’un hall de conditionnement à température dirigée dans ses stations de conditionnement de Plouguiel et de Paimpol.
 

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