Pommes – poires : une récolte plutôt basse en France et en Europe

En pommes, la récolte française 2020 devrait s’établir à 1,431 Mt, inférieure à la moyenne décennale de 1,521 Mt, et aux 1,651 Mt de 2019. Photo : O.Lévêque/Pixel6TM
« Sans l’effet covid, avec une forte augmentation de la demande en pommes-poires durant le confinement, le bilan des ventes pour les producteurs de l’ANPP aurait été décevant », a indiqué Vincent Guérin, responsable des affaires économiques à l’Association nationale Pommes-Poires, hier, à l’occasion du lancement de campagne 2020-2021. Comparativement à la même période sur 2019, les ventes de pommes en
Daniel Sauvaitre, président de l'ANPP, Vincent Guérin
respondable des affaires économiques, et Josselin Saint-Raymond
directeur de l'ANPP, lors du point presse en visio le 27 aout 2020.
France ont gagné hebdomadairement autour 20% voire plus sur le marché du frais. Les dernières données disponibles (semaine 21) montrent cependant que cette suractivité tent à s'estomper. Si certains médias ont fait écho de prix en hausse, l’ANPP a tenu à souligner que les montants des expéditions de petits calibres de Gala et de Golden (le plus gros des volumes en France cette année), restent inférieurs à la moyenne des dernières années (-4% et -11% comparé à la moyenne 2017-2019), avec néanmoins une forte valorisation des gros calibres cette année (presque +30% pour les calibres 201/270 grammes).

Au 1er juillet 2020, le stock de pommes françaises s’établissait à 87000 t, soit un surplus de 17000 t comparé à 2019, pour un stock européen faible, en baisse de 225000 t comparé à l'année n-1. La filière française n'est donc pas inquiète pour pouvoir résorber ces 17000 t restantes. Pour les poires, les stocks de l’UE sont quasi nuls.

Moins de tiraillement entre pays producteurs

Sur les prévisions de récolte 2021, la France devrait obtenir 124000 t de poires, légèrement au-dessus des 121000 t de 2019, mais en dessous la moyenne de 144000 t sur 10 ans. « Il y a eu une récolte plutôt petite en poires d’été, notamment Guyot, mais légèrement supérieure en poires d’automne et d’hiver sous l’influence de Conférence et Comice », note Vincent Guérin, évoquant un « prudent optimisme autour de la production de poires en France, avec des consommateurs attachés à une origine France, et des producteurs ayant eu des résultats économiques corrects ces dernières années ». Avec 2,2 Mt de poires, la récolte 2020 de l’UE est très légèrement inférieure à la moyenne des 10 dernières années (2,262), en particulier avec une récolte basse en Italie (642000 t, contre 730000 t en moyenne, même si 2020 est bien au-dessus des 363000 t de 2019). Gare à la « francisation des poires » dénoncée l’an dernier, sujet sur lequel l’ANPP reste en alerte !

En pommes, la récolte française devrait s’établir à 1,431 Mt, inférieure à la moyenne décennale de 1,521 Mt, et aux 1,651 Mt de 2019. « Cette baisse s’explique notamment par le phénomène d’alternance, et se voit surtout pour les variétés classiques avec -19% par rapport à 2019 à 979000 t, alors que les variétés clubs ne perdent que 5% à 254000 t grâce à l’arrivée en production de nouveaux vergers, et les variétés terroirs -5% également à 119000 t. » La récolte au sein de l’UE atteindra 10,711 Mt de pommes, contre 11,112 Mt en moyenne décennale, pour un potentiel européen dépassant les 13 Mt. Cette récolte reste donc une « petite récolte au niveau européen, et plus homogène entre les pays » d’après l’ANPP laissant supposer « moins de tiraillement sur le marché entre les pays producteurs ». La récolte chinoise, entre 38 et 40 Mt, est plutôt petite (potentiel de 45 Mt), et celle des États-Unis, à 4,6 Mt est en recul de 7%. « Malgré la petite récolte sur l'Hexagone, l’offre sera suffisante pour approvisionner le marché français, a tenu à rassurer Vincent Guérin. Quant à la qualité (calibre, coloration, sucre), les cueillettes 2020 qui ont commencé en France pour les variétés précoces devraient permettre de répondre aux exigences du marché, a terminé l’ANPP. Reste les problématiques de disponibilité de main-d’œuvre, de marché anglais compliqué avec le Brexit, ou encore d’impacts du covid sur la consommation, qui risquent de donner du fil à retordre à la filière.

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