Au 1er juillet 2020, le stock de pommes françaises s’établissait à 87000 t, soit un surplus de 17000 t comparé à 2019, pour un stock européen faible, en baisse de 225000 t comparé à l'année n-1. La filière française n'est donc pas inquiète pour pouvoir résorber ces 17000 t restantes. Pour les poires, les stocks de l’UE sont quasi nuls.
Moins de tiraillement entre pays producteurs
Sur les prévisions de récolte 2021, la France devrait obtenir 124000 t de poires, légèrement au-dessus des 121000 t de 2019, mais en dessous la moyenne de 144000 t sur 10 ans. « Il y a eu une récolte plutôt petite en poires d’été, notamment Guyot, mais légèrement supérieure en poires d’automne et d’hiver sous l’influence de Conférence et Comice », note Vincent Guérin, évoquant un « prudent optimisme autour de la production de poires en France, avec des consommateurs attachés à une origine France, et des producteurs ayant eu des résultats économiques corrects ces dernières années ». Avec 2,2 Mt de poires, la récolte 2020 de l’UE est très légèrement inférieure à la moyenne des 10 dernières années (2,262), en particulier avec une récolte basse en Italie (642000 t, contre 730000 t en moyenne, même si 2020 est bien au-dessus des 363000 t de 2019). Gare à la « francisation des poires » dénoncée l’an dernier, sujet sur lequel l’ANPP reste en alerte !En pommes, la récolte française devrait s’établir à 1,431 Mt, inférieure à la moyenne décennale de 1,521 Mt, et aux 1,651 Mt de 2019. « Cette baisse s’explique notamment par le phénomène d’alternance, et se voit surtout pour les variétés classiques avec -19% par rapport à 2019 à 979000 t, alors que les variétés clubs ne perdent que 5% à 254000 t grâce à l’arrivée en production de nouveaux vergers, et les variétés terroirs -5% également à 119000 t. » La récolte au sein de l’UE atteindra 10,711 Mt de pommes, contre 11,112 Mt en moyenne décennale, pour un potentiel européen dépassant les 13 Mt. Cette récolte reste donc une « petite récolte au niveau européen, et plus homogène entre les pays » d’après l’ANPP laissant supposer « moins de tiraillement sur le marché entre les pays producteurs ». La récolte chinoise, entre 38 et 40 Mt, est plutôt petite (potentiel de 45 Mt), et celle des États-Unis, à 4,6 Mt est en recul de 7%. « Malgré la petite récolte sur l'Hexagone, l’offre sera suffisante pour approvisionner le marché français, a tenu à rassurer Vincent Guérin. Quant à la qualité (calibre, coloration, sucre), les cueillettes 2020 qui ont commencé en France pour les variétés précoces devraient permettre de répondre aux exigences du marché, a terminé l’ANPP. Reste les problématiques de disponibilité de main-d’œuvre, de marché anglais compliqué avec le Brexit, ou encore d’impacts du covid sur la consommation, qui risquent de donner du fil à retordre à la filière.